À la fin de la Seconde Guerre mondiale, eu égard aux idéologies ségrégationnistes, ethnocentristes et xénophobes qui ont intensément nourri les conflits, une volonté politique de reconnaissance des cultures a émergé. Après plus d’un demi-siècle, le ton n’a pas vraiment changé. Entre le multiculturel et le pluriculturel, le paradigme de la culture n’a eu de cesse de s’enrichir et, aujourd’hui, l’« interculturel » est une occurrence fréquemment relevée dans les discours institutionnels. Les travaux théoriques menés notamment sur l’approche interculturelle permettent de bien poser les enjeux liés à la diversité culturelle. Désormais, la tendance serait à l’acceptation d’un différentialisme culturel et à la vulgarisation de l’approche culturelle et interculturelle.
Comment lire cette effervescence institutionnelle autour de l’objet culturel qui perdure et s’intensifie ? À vrai dire, ignorant le caractère permanent des processus de déculturation et d’acculturation, les connaissances en la matière demeurent bien souvent superficielles.
Effectivement, le caractère inconscient de la culture échappe à la majorité des acteurs sociaux. Elle lie les hommes de manière inconsciente dans un perpétuel mouvement, s’invente et s’impose. Sa nature, c’est d’être interculturelle, c’est de fertiliser à l’infini les expériences de l’altérité. Aussi l’invention culturelle est-elle le fruit de rencontres avec l’autre ; dans un cheminement alchimique des pensées, des pratiques et autres postures se cristallisent et s’imposent aux hommes…