Reprenons l’exemple de l’application, présentée dans l’introduction, mise en place par l’un de mes étudiants lors d’un projet de cours : un chatbot reposant entièrement sur l’un de ces larges modèles de langage (et qui ne cessent de se multiplier : LLaMA, Bloom, BERT, GPT-4…) et informant de manière assez familière les étudiants sur le règlement administratif de l’Université. Elle s’avère très représentative d’une évolution toute récente et assez surprenante de l’IA pour les chercheurs de ma génération, habitués à une autre manière de procéder nettement plus en phase avec l’IA des origines. Servons-nous de cet exemple afin d’analyser l’évolution de l’informatique ces dernières années, en ce compris et surtout celle de l’IA.
Partons du plus simple. L’université pourrait se limiter à présenter ces informations sous forme de documents PDF ou d’un site Internet, organisés de façon à ce que l’étudiant puisse retrouver facilement ce qui le concerne plus particulièrement. C’est alors le rôle du webmaster ou de l’informaticien en charge de concevoir l’architecture de ce répertoire d’informations, et celui de l’utilisateur de faire l’effort de s’y adapter. Toutefois, il n’est pas rare que ce type de documents soit jugé d’une lecture trop complexe, d’un langage trop jargonnant. Traduire ce contenu austère dans une forme plus familière, plus accessible, semble être l’un des grands apports de ChatGPT. Ce logiciel réussit-il le miracle d’offrir un accès facilité à une information rigoureuse …