Voilà sans doute l’expression que l’on entend le plus souvent de la bouche des utilisateurs de ChatGPT, enthousiasmés par les réponses surprenantes de qualité et parfois d’originalité qu’offre ce logiciel à chacune de leurs questions, plus pompeusement qualifiées du terme technique prompt*. C’est aussi la première fois qu’un logiciel d’intelligence artificielle (IA) peut se targuer d’avoir convaincu, en un si court laps de temps, une telle pléthore d’utilisateurs – ceux-ci se comptent par dizaines de millions quelques mois à peine après sa sortie. Bien sûr, ni la voiture autonome ni le jeu de go, réalisations également impressionnantes de l’IA, ne peuvent s’enorgueillir d’avoir autant d’usagers, de générer un tel enthousiasme et de susciter un tel déchaînement médiatique : il est bien plus facile de dialoguer avec un logiciel accessible via le Web que de s’asseoir dans une voiture autonome ou d’affronter un maître digitalisé du go. Mais cela n’explique pas tout. Pour beaucoup, une nouvelle étape a été atteinte, un cap resté longtemps inaccessible a été franchi, on pourrait même dire qu’une aube nouvelle s’est levée sur l’humanité qui l’obligerait désormais à composer avec quelque chose d’aussi inédit que mystérieux : la « vallée de l’étrange » a enfin été traversée. Cette expression, on la doit au roboticien japonais Masahiro Mori qui, en 1970, a montré que plus un robot ressemble à un être humain, plus ce qui l’en différencie encore nous paraît dérangeant.
La comète GPT a traversé notre ciel de façon spectaculaire et inattendue…
Date de mise en ligne : 29/12/2023