L’atteinte des capacités socio-émotionnelles affecte la personnalité des patients et perturbe considérablement leurs rapports aux autres. Ces troubles sont subtils et surviennent insidieusement ce qui tend à complexifier leur identification et à différer de ce fait la prise en charge médicale. Les modifications de la personnalité sont plus généralement conçues comme étant du registre de la psychiatrie et la possible participation neurologique est encore peu connue des médecins traitants et encore moins du grand public. Mais la première démarche étant d’envisager une cause curable, le recours premier à la consultation psychiatrique prend tout son sens.
Les modifications de la personnalité peuvent être assez sévères pour entraîner un isolement affectif et social rapidement progressif ce qui pose un vrai problème, car c’est avant tout l’entourage qui motive et organise les investigations médicales. Ces modifications retentissent petit à petit sur la qualité des relations avec autrui. L’entourage souffre en premier lieu de ces changements puis ne reconnaît plus le patient et un sentiment de rupture affective tend à s’installer. Les conflits survenant au sein du couple, avec les amis ou les voisins sont très fréquents et entraînent à terme un isolement social.
Les patients perdent précocement leur travail, gèrent mal leur argent (achats inconsidérés ou inadaptés, dons inappropriés). Par ailleurs, ils restent parfaitement autonomes dans leur environnement spatial, s’orientent sans difficulté, continuent à conduire, mais peuvent présenter des difficultés liées à leur impulsivité ou à la perte du respect des règles d’interdiction qu’impose le Code de la route notamment…