La coopération est depuis de nombreuses années au cœur à la fois des politiques publiques de santé et des stratégies des établissements de santé. Le présent chapitre vise dans un premier temps (5.1.) à définir les contours de cette notion et à apporter un éclairage sur les enjeux liés à son développement dans le champ hospitalier. Dans un second temps (5.2.), ce chapitre propose quelques points de repère sur le processus de construction, tant juridique que managérial, d’un tel projet.
Appliqué au monde de l’entreprise, l’usage de ce terme peut de prime abord surprendre tant les relations de marché semblent guidées par des rapports de compétition. Pourtant, nombre de travaux en économie ou en gestion ont montré que les relations de concurrence n’étaient pas réductibles à la seule rivalité et que même des entreprises en compétition coopéraient et qu’à l’affrontement pouvait s’associer la connivence. Appliquée aux politiques publiques, que ce soit par exemple du côté de l’intercommunalité ou des établissements, notamment publics, de santé, la coopération, entendue dans une large acception, est devenue le mode opératoire promu et privilégié par les pouvoirs publics. Opportunité ou nécessité ? Quels objectifs poursuivis par la coopération ou plus exactement les différentes formes de coopération ? Pourquoi privilégier la coopération au détriment d’autres modalités ? Quels peuvent être les intérêts à coopérer pour des entités autonomes, tels que les établissements de santé ? Sous quelles formes coopérer et avec quels effets …