Le vent du musée Belardo
Le vent du musée Belardo
1Le titre de ce poème en prose de Charles Baudelaire, datant de 1867, est inspiré d’Emerson, le philosophe américain.
2« Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre…
3Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme…
4Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Il doit y faire chaud, et tu t’y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l’eau ; on dit qu’elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu’il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût ; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir ! » [1, 2]
5Mon âme ne répond pas. Veux-tu venir habiter la Hollande ?
6Mon âme reste muette… Batavia te sourirait peut-être davantage ? Pas un mot. — Mon âme serait-elle morte ? Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : « N’importe où ! N’importe où ! Pourvu que ce soit hors de ce monde ! » [1, 2]
Lisbonne vue du Tage et l’envol du Fado !
Lisbonne vue du Tage et l’envol du Fado !
Le vent, la mer et la Tour de Belem
Le vent, la mer et la Tour de Belem
La cancérologie du futur
La cancérologie du futur
Sans oublier le Lisbonne de Fernando Pessoa (1888-1935) que Baudelaire ne put connaître
7L’œuvre, créée par Fernando Pessoa, le fut sous de nombreux pseudonymes. Ce furent, entre autres, Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos, Baron de Teive, Bernardo Soares. Les spécialistes de « l’hétéronyme », nom savant du « pseudonyme », en auraient découvert 72 chez Fernando Pessoa ! Ce chiffre ne doit pas nous surprendre car « Nombreux sont ceux qui vivent en nous. Si je pense, si je ressens, j’ignore qui est celui qui pense, qui ressent. Je suis seulement le lieu où l’on pense, où l’on ressent… Je ne change pas, je voyage ».
8Ainsi entre Le livre de l’Intranquillité, livre du désespoir sous le pseudo de Bernardo Soares et L’Education du stoïcien, livre du suicide sous celui du Baron de Teive, Fernando Pessoa donna sa réponse à Charles Baudelaire sous celui d’Alvaro De Campos.
Et ce fut…
9L’Ode Marine…
La casa pessoa. Lisbonne. Sa corbeille à brouillons
La casa pessoa. Lisbonne. Sa corbeille à brouillons
La casa pessoa. Lisbonne. Portrait de Fernando Pessoa ©jeanmarieandre.com
La casa pessoa. Lisbonne. Portrait de Fernando Pessoa ©jeanmarieandre.com
Quelques Références…
- 1. Charles Baudelaire. Le Spleen de Paris. Anywhere out of the world. Le Livre de Poche. N° 16120.
- 2. Jean Rochefort. Anywhere out of the world. Wheeper Circus CD. 2011.
- 3. Fernando Pessoa, Alvaro de Campos. Ode Maritime. Éditions La Différence, 2009.
- 4. Livre(s) de l’inquiétude. Fernando Pessoa. Éditions Christian Bourgois, 2018.
- 5. Photographies ©jeanmarieandre.com.