Mickael Benyamin, Le travail du préconscient à l’épreuve de l’adolescence (Préface de Jean-Claude Rolland), Paris : Puf, 2013, 35 €, 448 p.
1L’adolescence est une période charnière et parfois critique dans le processus de développement. Elle est tantôt envisagée comme une crise, tantôt comme un processus. Le réaménagement de l’appareil psychique et des instances psychiques y joue un rôle primordial.
2Ce livre s’attache à étudier le processus de l’adolescence sous l’angle économique au travers du travail du préconscient. La mise en travail par le préconscient de la pulsion devient une caractéristique essentielle de l’appareil psychique, surtout au moment de l’adolescence où la puberté exige de travailler le pulsionnel issu du somatique. Cela conduit à réinterroger les modèles psychosomatiques, notamment les travaux des psychosomaticiens de l’École de Paris qui ont fait du préconscient un élément central de leur théorie, ainsi que les modèles théoriques du processus de l’adolescence.
3L’auteur, au travers de nombreuses vignettes cliniques, montre que loin de n’être qu’une simple instance de la première topique, le préconscient est une topique à part entière, qui régule l’économie psychique du sujet et dont l’utilisation en psychothérapie psychanalytique de l’adolescent peut se révéler fondamentale.
4Mickael Benyamin, est psychologue clinicien, docteur en psychopathologie, psychanalyste (Institut de psychanalyse de Paris/SPP). Il est chargé d’enseignement à l’Université Paris-Diderot (membre associé de Centre d’études en psychopathologie et psychanalyse) et à l’École des psychologues praticiens. Il exerce à l’Unité pour adolescents du centre Georges-Levy (OSE). Il a publié Choisir son psy (Déclics, 2006).
Emmanuelle Corruble (dir.), Les antidépresseurs : les médicaments psychotropes, Paris : Lavoisier, « Psychiatrie », 2013, 55 €, 431 p.
5Une présentation détaillée des mécanismes d’action pour une prescription raisonnée !
6La découverte des antidépresseurs à la fin des années 1950, le développement de nouvelles molécules mieux ciblées et l’extension de leur champ thérapeutique ont nettement modifié et amélioré la prise en charge des patients. Ces progrès s’accompagnent toutefois de certaines limites liées à leur efficacité et à leur tolérance.
7Face aux questionnements et aux attentes qu’ont faits naître les antidépresseurs, cet ouvrage a pour objectif de présenter, de façon claire, précise et détaillée, toutes les informations nécessaires à la compréhension des mécanismes d’action des antidépresseurs et à leur prescription raisonnée :
- la pharmacologie : mécanismes neurobiologiques, modèles expérimentaux, pharmacodynamie, pharmacocinétique, interactions médicamenteuses, etc. ;
- les indications et les modalités de prescription : dépression, troubles bipolaires, troubles anxieux, douleurs chroniques, indications frontières, mais aussi dérives de prescription, etc.
- la tolérance : effets indésirables, risque de virage maniaque, risques iatrogènes, etc. ;
- les spécificités liées au terrain : enfants, adolescents, femmes enceintes ou personnes âgées, addictions ou maladies somatiques, etc. ;
- la question de l’observance, les aspects médicolégaux et les perspectives pour le futur.
8Emmanuelle Corruble est psychiatre, Professeur des Universités, Praticien hospitalier, Inserm U669, faculté de Médecine Paris-Sud, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre.
9La collection « Psychiatrie » est dirigée par le Pr Jean-Pierre Olié, professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Descartes, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne, Paris.
Henri Gomez, L’hospitalisation brève en alcoologie, Toulouse : Érès, « Bacchus », 2013, 223 €, 244
10Comme l’a manifesté le phénomène médiatique du Baclofène, les personnes concernées par la dépendance et par la perte de contrôle de leur consommation d’alcool tardent à exprimer leur problème. A côté de la honte et du déni, l’absence de soin accessible et crédible représente un frein pour des démarches au moment où la relation à l’alcool devient critique. Paradoxalement, ce sont les alcooliques non marginalisés qui disposent encore d’atouts appréciables d’un point de vue social, familial et culturel, qui sont les plus mal lotis.
11Depuis vingt-cinq ans, Henri Gomez a développé une méthodologie qui vise à rendre plus efficient le soin alcoologique. L’hospitalisation brève en alcoologie (HBA), telle qu’elle est ici justifiée et explicitée, est une des pièces maîtresses de ce dispositif qui vise à dépsychiatriser autant que faire se peut l’alcoologie en aidant les personnes en difficulté avec l’alcool à se prendre véritablement en main. En alternative à la plupart des cures classiques, I’HBA se déroule sur une semaine. Son contenu psychothérapique est diversifié, de type intégratif : alcoologique, psychanalytique, systémique, comportemental, philosophique, culturel. L’HBA s’appuie sur l’engagement au long cours des soignants et des patients, sur un travail de groupe et l’implication d’associations de bénévoles abstinents.
12S’adressant aux soignants du champ alcoologique et addictologique, aux personnes en difficulté avec l’alcool, aux intervenants et décideurs œuvrant en Santé publique, l’ouvrage est écrit dans un esprit de critique constructive, avec des exemples pris dans le quotidien de l’activité. Une bibliographie sélective et des annexes concrètes donnent à l’ouvrage un aspect opérationnel.
13Henri Gomez est psychiatre alcoologue à Toulouse, membre de la Société française d’alcoologie. Il est responsable scientifique de I’AREA 31, association de réflexion et d’entraide animée par des alcooliques sobres.
Benoît Bayle, Béatrice Asfaux, Perdre un jumeau à l’aube de la vie (Préface de Joël Schmidt), Toulouse : Érès, « La vie de l’enfant », 2013, 26 €, 232 p.
14Perdre un jumeau à l’aube de la vie est une épreuve douloureuse, souvent ignorée par les proches et la société. Cet ouvrage cherche à comprendre les enjeux de ce deuil singulier. Comment l’accompagner et trouver le ton juste, sans rendre obsédante la présence du jumeau mort au jumeau vivant, ni banaliser ou nier sa perte ?
15La perte périnatale d’un enfant jumeau constitue une crise violente, aux facettes multiples et complexes. Parfois, la douleur reste encore vive des années plus tard. Pour les familles comme pour les professionnels qui les accompagnent, il s’agit de relever le véritable défi d’affronter la douleur de la perte et de s’occuper du bébé survivant. Ce sujet est ici traité de façon vivante à travers le récit autobiographique d’une jumelle qui a perdu sa sœur à la naissance ; le portait « thérapeutique » d’une autre jumelle ; un entretien avec des parents confrontés à ce deuil particulier, une étude psychologique approfondie.
16Benoît Bayle est psychiatre des hôpitaux au centre hospitalier Henri-Ey de Bonneval (28), responsable d’un centre médico-psychologique adulte à Chartres et d’une unité de psychologie périnatale, à Châteaudun. Également titulaire d’un doctorat de philosophie, il préside le Comité d’éthique de cet établissement.
17Béatrice Aslaux a perdu sa sœur jumelle peu après la naissance. Ses études de philosophie et l’écriture lui ont permis de partir à la quête d’un sens et d’une possible renaissance.
Santé mentale et douleur
Serge Marchand, Djéa Saravane, Isabelle Gaumond (Réd.), Paris : Springer-Verlag, 2013, 65 €, 242 p.
18La santé mentale et la douleur sont des problématiques complexes. De plus, elles partagent certains mécanismes neurophysiologiques qui font que l’une influence l’autre, ce qui rend encore plus complexe l’identification des caractéristiques propres à chacune. Cette dualité entre la composante somatique et psychique peut ainsi devenir un piège pour le spécialiste de la santé mentale. II peut être difficile de départager l’évolution d’une pathologie douloureuse de celle de la maladie mentale dont souffre le patient.
19Le but de cet ouvrage collectif est d’aborder de façon didactique les divers aspects de la douleur en santé mentale. Les différents chapitres couvrent l’historique, les mythes, la neurophysiologie, la perception, la mesure et la prise en charge de la douleur en santé mentale. Les problèmes les plus courants dont les troubles de l’humeur, la schizophrénie, le trouble bipolaire, les troubles somatoformes, le stress post-traumatique et les troubles envahissants du développement y sont également couverts.
20Chacun des chapitres aborde la problématique de la douleur en mettant l’accent sur les particularités des différentes populations de patients qui souffrent d’un trouble de santé mentale. Nous espérons ainsi offrir aux différents spécialistes qui œuvrent en santé mentale un ouvrage qui leur permettra de juger à la fois de l’ampleur des problèmes de douleur dans ce type de pathologie, mais leur proposera aussi des perspectives pour l’appréciation et le traitement de ces douleurs.
21Serge Marchand, neurophysiologiste, et Isabelle Gaumond, biologiste médicale, sont professeurs à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke au Canada et sont des spécialistes de la douleur. Ils exercent au Centre de recherche clinique Étienne-Le-Bel du CHUS dont Serge Marchand est le directeur.
22Le Dr Djéa Saravane est chargé d’enseignement à la Faculté de médecine Paris Sud, Membre associé au Centre de recherche clinique Étienne-Le-Bel du CHUS, Canada. Il est également chef de service-praticien hospitalier à l’hôpital de Ville-Évrard en France.
Graciela C. Crespin, Subjectivité et « cerveau social », Toulouse : Érès, 2013, 19 €
23Alors que l’autisme a été proclamé « cause nationale », l’équipe PRÉAUT continue dans l’objectif qu’elle s’est fixé : verser aux débats, souvent plus passionnels que scientifiques, des éléments d’information qu’elle estime nécessaire de mettre à la disposition des professionnels et des familles.
24Ainsi, l’article qui donne son titre à ce volume propose l’idée que l’écoute psychanalytique de la subjectivité des personnes autistes gagne à être éclairée par les résultats récents des études expérimentales des fonctions cognitives qui sont à la base du fonctionnement du « cerveau social », Le croisement des regards psychanalytique et neuroscientifique montre que les difficultés de la mise en place du registre de l’imaginaire et de son articulation dans la structure psychique sont centrales dans les différents tableaux de troubles autistiques.
25L’ouvrage est complété par une revue critique de la littérature récente sur l’application des interventions comportementales intensives et précoces, et par deux observations cliniques qui discutent la pertinence de la précocité de l’intervention auprès d’enfants présentant des tableaux TEO/TSA et qui sont signées par les équipes qui en ont assuré le suivi.
26Graciela C. Crespin est psychologue clinicienne, psychanalyste, vice-présidente de PRÉAUT.
27Avec la participation de Colette Bauby, Hervé Bentata, Virginie Cruveiller, Clémentine Rappaport, Jean-Noël Trouvé, Marie-Hélène Wittkowsky.