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Article de revue

Significations des expériences de réconfort en santé mentale (Première partie)

Pages 39 à 48

Notes

  • [1]
    Pour une description complète de l’approche utilisée, nous renvoyons les lectrices et lecteurs aux articles parus en juin 2002 dans la revue « RSI » (Bécherraz, 2002abcd).
  • [2]
    Les thèmes composant la catégorie sont entre guillemets.
  • [3]
    Tous les noms et prénoms sont fictifs, de plus certains détails spécifiques sont ignorés afin que les paticipant(e)s ne puissent pas être reconnu(e)s.
  • [4]
    Les parenthèses contenant trois points signifient qu’un groupe de mots – souvent répétés ou ne modifiant pas le sens de la phrase – ont été supprimés. Par contre, si la parenthèse contient plus de trois points, il s’agit d’un silence.
  • [5]
    Agape : sentiment de fraternité et de citoyenneté en opposition à éros et à philia.
  • [6]
    Les propos concernant la famille de la patiente n’apparaissent pas dans cette publication et ce pour des raisons de confidentialité.

Introduction

1L’origine de cette recherche sur le réconfort en santé mentale se situe dans la continuité des deux premiers volets consacrés aux significations des expériences de réconfort en phase postopératoire et en médecine générale (Bécherraz, 2001 ; 2002abcde). A ce stade, il s’agit d’investiguer le phénomène de réconfort dans un contexte de soins psychiatriques afin de comprendre les influences de celui-ci sur le phénomène étudié.

2La présente recherche a été conduite dans le service de psychiatrie adulte d’un hôpital universitaire qui comptait - en 2003 - 160 lits répartis dans dix unités hospitalières et plusieurs structures ambulatoires. Le recueil de données a été réalisé dans cinq unités hospitalières, auprès de 14 dyades « patient(e)–infirmière/infirmier ». Mieux comprendre ce qui est vécu par les acteurs en présence lors de l’élaboration du réconfort nécessite d’entrer en relation avec les deux partenaires de la dyade. Cette approche centrée sur la dyade est issue de la vision heideggérienne de la personne, qui est considérée comme un « être-dans-le-monde », c’est-à-dire un être qui fait forcément écho à autrui et à autre chose et réciproquement (Heidegger, 1927/1986). Analyser les narrations des partenaires de la dyade permet d’accéder à l’expérience, à la signification et à l’essence du réconfort à partir de deux points de vue différents et complémentaires.

3La question de recherche est libellée ainsi :

4Quelles sont les significations des expériences de réconfort des personnes hospitalisées en santé mentale et des infirmières et des infirmiers qui en prennent soins ?

5L’approche méthodologique pertinente pour répondre à cette question de recherche est la phénoménologie interprétative de Benner (1994) [1].

6Il est important de rappeler que l’approche phénoménologique se veut « a-théorique ». En d’autres termes, l’investigatrice ne part pas d’un « cadre théorique » a priori, puisque la recherche est justement menée afin de décrypter les composantes d’un phénomène mal connu bien qu’il soit, aux dires de certaines théoriciennes « la pierre d’angle » de la profession (Newman, Sime, & Corcoran-Perry, 1991). La suite de l’article sera consacrée à l’analyse des narrations des patients et des cliniciens. L’analyse herméneutique réalisée a mis en évidence quatre catégories thématiques relatives au réconfort en santé mentale. Il s’agit des dimensions (a) relationnelle, (b) corporelle, (c) du lien social et (d) contextuelle. Puis la répartition des 14 dyades sur les axes orthogonaux ainsi que leur composition seront présentées et commentées. Enfin, un cas paradigmatique illustrera l’entier des catégories thématiques et une brève synthèse clôturera l’article.

1 – Analyse des données

7Les différentes analyses seront présentées dans l’ordre chronologique dans lequel elles ont été réalisées. En début de recherche, les transcriptions des narrations arrivent petit à petit et c’est à partir de ce matériel que débute l’analyse herméneutique proprement dite. Cette dernière permet d’appréhender les significations des expériences de réconfort à partir de deux points de vue différents et complémentaires, celui du patient et celui du professionnel en soins infirmiers. Au terme de cette première phase d’analyse il est possible d’obtenir deux significations contrastées : l’une concernant l’expérience « d’être réconforté » et l’autre relative à l’expérience de « réconforter » en santé mentale. Cette première phase d’analyse conduit tout naturellement à l’identification des cas particulièrement intéressants soit parce qu’ils représentent la quintessence du phénomène, soit au contraire une variante inattendue, également source de connaissances. Enfin, lorsque tous les entretiens sont analysés, il est possible de passer à une analyse de niveau supérieur à savoir l’analyse dyadique permettant la répartition de celles-ci sur les axes orthogonaux.

1.1 – Entretien

1.1.1 – Analyse des expériences des patients et des infirmières

8L’analyse des verbatim met en évidence quatre catégories thématiques : (a) la dimension relationnelle, (b) la dimension corporelle, (c) la dimension du lien social et (d) la dimension contextuelle. Toutes ces catégories thématiques sont constituées de plusieurs thèmes dont le libellé diffère selon qu’il s’agit des propos du patient ou de ceux de l’infirmière. Chaque catégorie sera décrite dans un premier temps par les thèmes [2] la composant, puis illustrée à l’aide d’extraits de verbatim.

Dimension relationnelle

9Cette catégorie est composée de dix thèmes pour chaque protagoniste de la dyade. Le patient décrit en quelque sorte deux préalables au réconfort qui prendra forme par la suite « être reconnu comme un être humain qui souffre ou ne plus être traité comme un fou » et « ressentir la chaleur humaine et l’affection de l’infirmière ».

10Madame C. [3] apprécie que Catherine (l’infirmière), qu’elle connaît de longue date, ait vu sa détresse :

11

elle n’a pas eu peur de m’aborder … et puis elle a vu que j’étais, que j’étais pas bien, et elle a pas eu peur de m’aborder, … et puis aussi de ne pas me laisser aussi comme ça toute seule, quoi. Elle a vu qu’il serait judicieux que j’aie un entretien, que je puisse être, être avec quelqu’un à ce moment-là, et puis elle a pas hésité à le faire quoi, plus que des mots, c’est plutôt l’attitude …

12Plus loin Madame C. observe que « donner de son temps » est précieux :

13

Une phrase c’est vite dit, tandis que de donner de son temps à une personne qui n’est pas très bien, bon c’est peut-être pas (…)[4] toujours très intéressant pour soi-même, mais je veux dire elle l’a fait, quoi.

14L’infirmière tient un discours proche de celui du patient mais elle utilise des références éthiques : « ne pas juger », « respecter la personne » et « la reconnaître comme un être humain qui souffre ». Elle mentionne aussi « la chaleur humaine » dans le sens « d’accueillir l’autre » et de « ressentir de la sympathie » cette sensation de fraternité que suggère la notion d’agape. [5]

15Catherine exprime l’émotion qu’elle ressent face au long chemin parcouru avec Madame C :

16

je suis entrée dans son intimité, parce que il y a eu tous ces entretiens infirmiers, médicaux, sur plusieurs années, voir l’évolution d’une personne et, voir ce qu’elle a abandonné, ce qu’elle a perdu, (…) ben je pense que je suis, je me sens (…) c’est pas une obligation, mais je suis (…) redevable envers cette personne de m’avoir autorisée à entrer dans son intimité …
(ça se passe) au niveau de l’humain, entre personnes, au niveau du vivant, le vivant en difficulté. On est tous dans le même bateau, celui qui est en force, et ben il aide, et puis peut-être, et puis moi, c’est peut-être quelqu’un d’autre, ou ce sera ailleurs qu’on m’aidera. Cette espèce de vase communicant, en permanence, qui fait qu’on, on tient à peu près debout quoi …

17Puis, le patient dit être réconforté par le fait « d’être pris à part, d’être écouté et compris », de « pouvoir se confier, partager ses soucis, son secret ». Il est important pour lui « de ne pas être seul », « de se sentir en sécurité, entouré, protégé, encadré, épaulé et même confronté ». Il insiste également sur le processus qui vise à « comprendre, se comprendre, se connaître » en tant qu’être humain. Il est important « d’envisager un futur meilleur » et « d’avoir des pensées positives ». Il apprécie de « se sentir proche de l’infirmière », « de partager des intérêts ou des activités de la vie quotidienne » de « parler de choses et d’autres » et de « pratiquer l’humour ». Enfin, il aime « s’exercer à faire des jeux de rôle » ou « apprendre la relaxation ».

18Monsieur A. compare les différentes manières d’être confronté et il apprécie l’attitude d’un infirmier :

19

… voyez, par exemple, il m’a dit d’une manière totalement différente, Monsieur A. vous restez beaucoup au lit. (…) Il a dit : je respecte votre souhait, mais c’est peut-être pas une bonne thérapie. Donc, vous voyez, il a eu des mots, moins, plus doux, si vous voulez, c’est dans sa nature peut-être, je ne sais pas.
Oui, je pense qu’il a assez bien compris, il a une analyse assez juste et surtout, (…), il a ce caractère calme, pondéré qui sied à un infirmier en psy(chiatrie), si vous voulez.

20L’infirmière quant à elle utilise un vocabulaire professionnel. Elle parle « d’organiser un lieu de parole », « instaurer une relation adéquate », « accompagner », « être là », « développer et maintenir un cadre », « donner du sens à l’expérience vécue ». Elle se protège en utilisant « la proximité distante » qui suggère en filigrane l’évaluation de jusqu’où elle supporte d’aller dans cette proximité avec le patient sans se perdre. Pour finir, elle aime « exercer et enseigner des techniques visant l’autonomie du patient ».

21Danièle explicite à Monsieur D. sa perception de la situation, son rôle et elle envisage un futur meilleur :

22

(…) ben écoutez c’est vrai maintenant c’est difficile pour vous, vous êtes venu à l’hôpital, vous êtes donc là pour vous soigner, pour vous prendre en charge, je suis là pour vous accompagner dans votre mouvement d’amélioration et de guérison, le chemin, c’est vous qui le faites. Mais (..) moi je suis là pour vous soutenir dans vos efforts, et surtout l’expérience m’a appris de ne pas dire à un patient qui est déprimé, vous devriez faire un effort, vous devriez vous secouer.

23Françoise partage des éléments personnels avec le patient pour qui elle ressent de la sympathie :

24

il est au courant de ces détails-là, y compris mon numéro de Natel, comme je disais tout à l’heure. Donc ça, c’est pourquoi j’ai bien dit notion d’intimité, d’accord ?
Et qu’est-ce qui fait que vous lui (…) avez livré tous ces éléments ?
euh, dans ce cas précis, parce que, au-delà d’empathie professionnelle, il y a probablement une sympathie qui s’est instaurée avec cette personne.

25Plus loin, cette infirmière diplômée en psychiatrie précise :

26

Je suis pas son amie, non, je suis son amie, comme je pourrais être amie de plein de gens hein, mais je pousserais pas le terme aussi loin, je, je reste peut-être une soignante un peu privilégiée.

Dimension corporelle

27Cette catégorie comprend six thèmes. Le patient se sent réconforté lorsqu’il « observe le regard et le sourire de l’infirmière », lorsqu’il est « massé ou touché physiquement » par elle. De plus, il apprécie de « pratiquer une activité physique ou un sport » avec l’infirmière. Puis, il souligne que « se laver, se raser, se vêtir et entretenir son linge » font partie du réconfort, même si parfois cela n’est pas spontané en début d’hospitalisation. Un seul patient attend « le bon médicament » qui lui rendra la vie plus confortable. Enfin, il apprécie « le suivi » en ce qui concerne l’hydratation, l’alimentation, le sommeil et les signes vitaux.

28Monsieur F. exprime les bienfaits de l’apprentissage de la relaxation :

29

une infirmière que je connais depuis trois ans, en fait, depuis ma première hospitalisation, avec qui j’ai des rapports assez, assez bons. (…) Cette infirmière en me faisant simplement une relaxation par respiration m’a aidé en fait à … oui à pleurer …

30Monsieur G. lui, est sensible aux sourires et aux marques de civilité de sa référente :

31

Elle a toujours le sourire, elle, par contre, elle nous fait terriblement plaisir parce que le soir, quand elle part, elle vient dans notre chambre – moi je suis avec un autre Monsieur – « bonne soirée, bonne nuit, à demain, passez une bonne nuit ». Ca fait plaisir et puis, le matin c’est, c’est votre référente avec le grand sourire, c’est, pour moi c’est, c’est quelque chose de, de valorisant, quoi, c’est, je me sens valorisé, je (ne) me sens … pas un numéro.

32L’infirmière est consciente que réconforter, c’est « utiliser la communication non verbale », « aller vers le patient », « organiser et participer à des activités physiques » avec le patient et « valoriser les soins du corps et l’apparence ». Elle relève aussi la surveillance des « effets et effets secondaires » des médicaments et l’attention portée à la santé physique du patient.

33Danièle va rejoindre le patient là où il se réfugie :

34

Et bien je peux dire que j’ai été à plusieurs reprises trouver ce patient dans sa chambre parce que, surtout au début de son hospitalisation, il avait tendance à se replier dans sa chambre, donc euh j’ai été à plusieurs reprises le voir ayant conscience de ce repli induit par son sentiment dépressif, et j’ai été le rencontrer là où il se réfugiait, à quelque part.

35Geneviève, renforce les comportements positifs du patient :

36

Vous avez trouvé des, des beaux habits, vous avez fait attention à la manière dont vous êtes habillé, vous êtes bien rasé ce matin, enfin, déjà, (…) rien que de montrer qu’on est attentif (…), aux efforts qu’il a fait, c’est très valorisant. Et puis effectivement donc euh, je veux dire, ce patient (…) prend beaucoup plus soin de lui, il a pris rendez-vous chez le coiffeur, il fait attention à son look

Dimension du lien social

37Cette catégorie comprend trois thèmes. Le patient parle du réconfort qu’apporte le fait de « vivre en communauté avec d’autres patients », de « développer, renouer ou maintenir les liens avec la famille, les amis, les collègues » et de « refaire des projets de vie à l’extérieur de l’hôpital » même si cela semble toujours trop tôt pour certains d’entre eux, particulièrement pour les personnes atteintes de dépression.

38Monsieur D apprécie cette vie en communauté :

39

Alors le fait de pouvoir avoir une conversation, je trouve, m’enlève un certain poids et me permet de penser à autre chose que, que la souffrance que je vis … depuis que je suis ici. Et c’est vrai que les patients qui ont fini leur hospitalisation, qui s’en vont, et des fois c’est difficile parce que on se retrouve, on vit ensemble, on vit en communauté – hem, hem – et, aux repas, on est là, dans les salons on est ensemble, et c’est vrai que quelque fois ça m’est pénible de voir partir certains patients.

40Plus tard il parlera de son projet de vie à l’extérieur de l’hôpital et du soutien qu’il y voit :

41

Je n’ai pas de domicile, donc je vais aller dans un foyer. Mais ça je me dis, je me sens soutenu, et ça, ça va m’apporter un nouveau départ dans la vie parce que, j’estime du fait que j’ai l’âge de la retraite, c’est aussi une chose qui me touche – hem, hem – parce que je me dis que j’arrive au bout de mon activité professionnelle et c’est vrai qu’il faut se trouver des, des hobbys et puis le temps passe différemment.

42L’infirmière pour sa part insiste sur « favoriser les liens à l’intérieur » et « à l’extérieur de l’hôpital ». Elle accorde également une grande importance à « soutenir le processus de sortir et préparer la séparation ».

43Nicolas raconte comment il aide Madame N. à expliquer sa pathologie à ses proches :

44

Prévoir un peu plus tôt, un peu plus à l’avance, et de trouver des éléments hors médicaments, capables de lui permettre de gérer (cette) situation et elle m’a aussi parlé donc, pendant ce moment-là, de son incapacité à expliquer à son entourage, famille, copains, amis, tout ça, quels étaient les inconvénients de sa pathologie. Et j’ai bien compris que c’était une difficulté pour elle, puisque en expliquant pas, à ses amis, sa famille etc.… en expliquant pas de façon bien claire etc.… ce que c’était, elle se sentait en situation de stress à chaque fois qu’elle côtoyait sa famille, situation de stress qui inévitablement lui faisait faire une petite crise d’attaque de panique.

Dimension contextuelle

45Cette catégorie comprend trois thèmes pour le patient et deux pour l’infirmière. Le patient souligne qu’il « fait face à une équipe infirmière et à une équipe pluridisciplinaire » avec les avantages et inconvénients que cela comporte. Les avantages sont en termes de diversités face aux opportunités de réconfort. Inversement, le côté sombre est lié aux contradictions qui peuvent émerger intra et inter groupes professionnels. Ensuite le patient fait deux commentaires démontrant l’acuité de son regard sur l’environnement hospitalier : il « observe la pénibilité du travail infirmier et le manque de personnel » et il « apprécie la réfection des locaux et de l’immeuble » qui ont eu lieu dans une des unités où avait lieu le recueil de données.

46Monsieur A. observe la pénibilité du travail infirmier :

47

Je crois bien parce que je vois bien les agressions verbales qu’ils reçoivent, des jours, que moi je trouve inacceptables. D’ailleurs j’en ai fait la remarque à une personne en lui disant de se taire, qu’elle n’avait pas le droit de parler comme ça. Donc c’est un métier difficile, je le conçois tout à fait, si vous voulez, hein. Donc, ils ont beaucoup de mérite. Je sais qu’ils travaillent beaucoup puisqu’on les voit partir à 9h. et revenir à 7h. le matin, donc c’est pas facile.

48Monsieur A parle aussi du confort matériel lié aux locaux.

49

Même les locaux quelquefois, maintenant on les refait, tant mieux parce que on avait vraiment l’impression qu’on entrait dans un taudis de gens qui sont malades, donc qui ne voient rien, donc qu’ils peuvent vivre dans n’importe quel taudis avec des murs ébréchés, des sièges de toilette qui manquent, des robinets qui ne coulent pas, si vous voulez, vous voyez ça donne une mauvaise impression (rire). Alors, tout ça, ça fait partie du confort matériel.

50L’infirmière fait le bilan des avantages et des inconvénients de la « collaboration en équipe pluridisciplinaire » et elle tient compte des « changements liés à la conjoncture économique ».

51Geneviève dit combien une équipe soudée est un atout merveilleux :

52

Je pense que c’est un, (…) les collègues c’est un, un atout merveilleux, c’est un outil merveilleux, c’est un, c’est, c’est un nid douillet euh parfois quand on se trouve confronté justement à certaines difficultés avec des patients.

53Jacques observe simultanément combien les regards peuvent être différents selon la discipline à laquelle on appartient et le temps passé auprès du patient :

54

C’est pas toujours facile à vivre, surtout pour mes collègues femmes qui, qui voient des sourires, des choses comme ça de la part des médecins quand on parle de ces choses-là (de la violence), alors que nous, on veut en parler plus. Ca s’arrête sur le sourire, mais ce sourire ça fait un peu non, non reconnaissance, en fait, des difficultés et voilà, ça reste là, ça reste là. Alors (…) ça reste là, pas forcément, puisque c’est vrai on en reparle entre nous mais au niveau médical, relation médicale infirmier soignant, ben voilà. On n’en parle pas trop même si par exemple ben, si toutefois on doit porter plainte contre un patient, on va très bien essayer de nous faire comprendre qu’il faut vraiment bien réfléchir. Est-ce que le patient était bien conscient de tous ses actes, tout ça.

55Au terme de cette analyse des catégories thématiques, il est possible de dire que le réconfort en santé mentale fait appel à un engagement éthique, relationnel, corporel et social amenant les partenaires de la dyade à une proximité où « l’entre deux » est un lieu d’expérimentation d’une relation adéquate, la plus adéquate possible.

1.1.2 – Répartition et composition des dyades

56Le schéma « A »présenté ci-contre permet de visualiser les deux axes orthogonaux sur lesquels se répartissent les quatorze dyades : le cadran supérieur droit, comprend quatre dyades composées d’infirmières conscientes d’avoir offert du réconfort à la personne. Le dénominateur commun des patients semble être leur pathologie dépressive. Ces quatre dyades sont des cas paradigmatiques qui illustrent le phénomène de réconfort en santé mentale.

57Le cadran inférieur droit comprend dix dyades dont les professionnels de la santé ne sont pas conscients - dans un premier temps - d’avoir apporté du réconfort à la personne qui les a nommés. Par la suite, neuf d’entre eux décrivent avec minutie ce qu’ils ont mis en œuvre pour réconforter la personne en détresse. Ces neuf dyades sont aussi des cas paradigmatiques malgré le fait qu’il y ait cette absence de conscience.

58Par contre, une infirmière dit n’avoir rien fait pour réconforter le patient qui l’a nommée. De ce fait, cette dyade est un cas exemplaire car il apporte des éléments nouveaux qui n’apparaissent pas dans les cas paradigmatiques.

Schéma A

Répartition des dyades selon deux axes orthogonaux

Schéma A

Répartition des dyades selon deux axes orthogonaux

59Le tableau n°2 permet de visualiser la composition de chaque dyade, l’espace qu’elle occupe sur les axes orthogonaux et le type de cas auquel elle appartient.

Tableau N° 2

Composition de chaque dyade, de la pathologie du patient, de l’espace occupé et du type de cas

Tableau N° 2
Dyade Composition de la dyade client - professionnel Pathologies Espace Types de cas B femme - femme pers. borderline + / + paradigmatique D homme - femme dépression G homme - femme dépression K femme – femme dépression C femme - femme décomp. psychose + / - paradigmatique F homme - femme dépression M femme - femme pers. borderline A homme - homme dépression paradigmatique E homme - homme trouble bipolaire H homme - homme dépression J homme - homme trouble bipolaire L femme - homme tr. schizo affectif N femme – homme trouble bipolaire I homme - femme décomp. psychose + / - exemplaire

Composition de chaque dyade, de la pathologie du patient, de l’espace occupé et du type de cas

1.1.3 – Cas paradigmatiques

60L’analyse des données met en évidence treize cas paradigmatiques. Ces derniers présentant des caractéristiques intrinsèques différentes ont été répartis en trois sous-groupes distincts : (a) quatre dyades appartiennent à « l’espace + / + », composées de patients ayant nommé une infirmière consciente de leur avoir apporté du réconfort, (b) trois dyades se situent dans « l’espace + / - » constituées de patients se référant à une infirmière « non consciente » de les avoir réconfortés et enfin (c) six dyades de « l’espace « + / - » dont les patients ont été réconfortés par un infirmier « non conscient » du réconfort offert.

Illustration

61La situation emblématique choisie est issue du cadran + / +. Elle illustre l’entier des catégories thématiques qui ont été extraites de l’analyse des verbatim des patients et des infirmières. Par ailleurs, ce cas ne concerne pas une personne ayant un diagnostic de « dépression » par conséquent, il permet de mettre en évidence le processus de réconfort mis en place auprès d’une personne atteinte de « trouble de la personnalité ». Enfin, cette situation est emblématique en ce sens que l’infirmière est consciente de ce qu’elle met en œuvre pour réconforter cette personne.

62Madame B. est âgée d’environ 30 ans, elle est de nationalité suisse et vit son 15ème jour d’hospitalisation bien que son séjour soit entrecoupé de fugues. Elle possède un CFC qui lui permet d’exercer un métier qu’elle dit apprécier, bien qu’elle ne le pratique pas depuis quelques temps, en raison de sa maladie.

63Madame B. fait référence à sa dernière fugue et elle dit que la prochaine fois elle « essaiera de parler au lieu d’agir ». Elle sait que Béatrice, son infirmière référente, était inquiète pendant ce temps et qu’au retour de congé de celle-ci, « il fallait réapprendre la juste confiance » car elle avait trahi cette confiance : « moi j’ai pleuré, puis je me suis excusée (…). Elle m’a pris dans ses bras puis elle m’a réconfortée ». Les termes utilisés par la patiente pour décrire Béatrice appartiennent au registre émotionnel : « une gentillesse incorruptible », « c’est une personne qui a beaucoup de chaleur humaine », « elle m’apporte tout le bien-être que j’ai jamais ressenti », « elle a un très beau sourire », « c’est plus tendresse ».

64Au cours de l’entretien on apprend que Béatrice est la référente de Madame B. depuis deux ans et qu’elle l’accompagne dans tous les moments clés de sa vie, comme par exemple une hospitalisation, un enterrement, un déménagement ou une réunion de réseau. Elle précise que Béatrice relève les point positifs, par exemple à la dernière réunion : « elle m’a dit que j’avais beaucoup évolué, qu’elle croit en moi (…) ». Madame B. précise qu’il y a également d’autres professionnels de la santé qui l’aident dans les moments difficiles. A ce propos il est intéressant de relever qu’elle utilise le prénom des infirmiers et des infirmières démontrant ainsi une certaine proximité. Inversement pour les médecins, Madame B utilise leur nom de famille.

65Madame B. utilise une métaphore pour décrire sa relation avec l’infirmière, c’est comme des « petites bâtonnets » (des tuteurs) qui lui permettent de croître, elle ajoute « après, elle peut laisser son œuvre et moi je continue ma vie ».

66Elle décrit toutes les stratégies de réconfort utilisées par l’infirmière : un massage, un bain relaxant, un entretien ou plus simplement le temps et l’attention qu’elle lui consacre dans une journée. Par ailleurs, les prémisses d’un passage à l’acte sont décrits en ces termes : « j’ai demandé des rasoirs à Béatrice, mais Béatrice a vite compris pourquoi j’avais demandé des rasoirs » ; « en fait après (…) j’ai avalé deux morceaux d’assiette, puis voilà quoi ». Madame B. a fait cela à la fin de l’horaire de travail de l’infirmière référente.

67Les œuvres réalisées en ergothérapie sont mentionnées comme ayant un objectif : « c’est pour me recentrer sur moi-même…. ». Le sport, le badminton, le « foot », les promenades participent à diminuer les tensions, même si cela ne permet pas toujours d’éviter le passage à l’acte. C’est le plus souvent un infirmier qui l’accompagne dans les activités physiques. Elle dit « j’ai le plaisir pendant une heure de faire du sport avec lui et c’est vraiment génial, quoi ». « S’il voit que ça va pas, il arrête, il me ramène. Pas tous les infirmiers font ça, quoi ». En fait, cet infirmier est considéré comme un proche qui la protège contre elle-même : « je dois dire je me sens protégée quand je suis avec lui », « il me protégerait contre, contre le mal que … que par exemple (je ?) me fais », il est « on pourrait dire comme, comme un frère ».

68Pour Madame B. l’inverse du réconfort consiste essentiellement à être mise en chambre avec la porte ouverte « lui (un autre infirmier), il veut toujours me mettre en chambre ouverte, quoi. Il ne voit pas les efforts que je fais (…) ». Elle termine en disant : « être dans une chambre entre quatre murs, je ne le supporte pas », « c’est comme un oiseau dans sa cage. C’est pas thérapeutique, parce qu’ils abusent ».

69L’analyse du témoignage de Madame B. permet d’illustrer toutes les « catégories thématiques » et la plupart des « thèmes » : a) « La dimension relationnelle » comprend « l’engagement » perçu lorsque la patiente décrit la personne de l’infirmière, ses qualités d’attention et la chaleur humaine qu’elle dégage. Il est important de préciser que cet engagement relationnel semble initier la suite de la dimension relationnelle, un peu comme le ferait un préalable. La dimension relationnelle ressort aussi des entretiens qui sont proposés à la patiente après un passage à l’acte ou lors d’un mal-être aigu. Les métaphores utilisées par Madame B. laissent entrevoir tout un travail d’élaboration, de compréhension de soi qui se tisse au travers de cette relation. Par ailleurs, cette patiente met en évidence l’importance de « ne pas être seule » et de se sentir « entourée et cadrée », par exemple par les différents membres de l’équipe infirmière qui organisent avec elle des activités variées. Elle souligne aussi le bien-être procuré par la présence de Béatrice. b) La dimension corporelle concerne essentiellement le sourire de l’infirmière, les bains relaxants, les massages du dos, et les activités sportives. Les soins du corps n’ont pas été mentionnés par cette patiente, probablement parce qu’ils ne représentaient pas une difficulté particulière. c) La dimension du lien social est présente dans les activités auxquelles participe Madame B. tant à l’intérieur de l’unité, qu’à l’extérieur de l’hôpital[6]. La continuation de la vie à l’extérieur de l’institution est un projet porteur pour Madame B. Enfin, (d) la dimension « contextuelle » est illustrée par l’équipe infirmière et l’équipe pluridisciplinaire auxquelles Mme B. se réfère depuis deux ans.

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71Béatrice a moins de 30 ans, elle a terminé son diplôme de généraliste en 1999 et elle a trois ans de pratique en santé mentale. Son taux d’activité est actuellement de 80%. L’infirmière explique que depuis maintenant deux ans, elle est la « référente principale » de la patiente et qu’elle l’accompagne « dans tous les événements de sa vie qui sont plus émotionnels » comme traverser un deuil, déménager, etc. Béatrice repère les prémisses d’un passage à l’acte : « elle vient tourner un peu autour des infirmiers, elle vient faire des demandes qui ne sont pas toujours très pertinentes ». « Il y a aussi des moments où elle nous dit qu’elle n’est pas loin d’éclater ». Puis Béatrice décrit l’objectif et ses interventions « je l’aidais à reprendre contact avec la réalité, à remettre tous les morceaux (…) et puis recoller un peu tout ça ». Elle précise les moyens : « j’avais fait des massages », « elle est rarement aussi angoissée que ça ». L’infirmière sait que cette semaine est particulièrement chargée émotionnellement pour la patiente (enterrement, réunion de réseau). Elle dit : « j’ai dû un peu faire toute la palette de ce que je peux (…) lui apporter (…) des entretiens, de la présence, le contact jusqu’au massage ». Le lendemain, Madame B. « a pu me le dire (…) qu’il lui restait toujours (…), une tension ». La patiente a cassé une assiette « pour finir d’enlever la souffrance », « pour finir de soulager » à l’opposé d’un passage à l’acte à but suicidaire. L’infirmière est consciente de la situation : « je l’entoure beaucoup, quand elle fait ces fortes crise », de plus elle constate « qu’elle est tendue de toute façon à chaque changement de service ».

72Le questionnement fait également partie de son cheminement professionnel : « je me suis un peu remise en question par rapport (au) fait que quelqu’un fasse un acting après (mon) départ », « dans ce cas, on se demande si on n’a pas été trop loin dans l’encadrement ». Cependant, elle précise qu’après l’acting : « je ne suis pas restée (…), mes collègues étaient là, c’était la fin de mon travail, j’avais fait ce que j’avais à faire ». Le lendemain, Madame B. « m’a expliqué comment c’était passé l’acting, à quel degré était son anxiété, sa souffrance (…) et dans quel but c’était ». L’infirmière ajoute « je suis assez satisfaite (…) que ça ait réussi à se dérouler comme ça » car « je pense sincèrement que l’acting aurait pu être vraiment gravissime (…) s’il n’y avait pas eu cet accompagnement », « c’est vrai que j’étais inquiète cette journée là ». La connaissance de l’autre ressort également de ce témoignage : « en règle générale, quand elle est moins angoissée, on peut souvent la renvoyer à elle-même, pour qu’elle trouve elle-même (…) ses stratégies pour aller mieux » comme un bain relaxant par exemple.

73Béatrice réalise que cette patiente lui « a permis de découvrir un peu tout ce qu’on peut apporter » et « on en discute des fois ensemble et je la remercie (…) par rapport à ça ». Il est intéressant de souligner que l’infirmière ressent de la gratitude envers la patiente pour ce qu’elle apprend à travers leur relation. Plus tard dans l’entretien, elle précisera : « on ne fait pas que donner non plus, (…) la personne (…) ayant reçu du réconfort a pu me (…) transmettre en fait le bien-être » qu’elle ressentait. Elle ajoute : « enfin l’échange n’est pas forcément équitable, mais c’est vrai qu’ils arrivent bien à nous le rendre en retour (…) c’est gratifiant (…) ils valident le travail qu’on a fait ».

74Par la suite, Béatrice explicite comment elle s’appuie sur « ce que la personne est capable de faire seule ou pas (…), quelles ressources elle peut avoir » et « suivant comment je la sens (…) suivant ce qu’elle va avoir le reste de la journée (…), je l’aiguille par rapport à certains outils ». Comme par exemple un bain, un massage, une activité sportive, une promenade ou écouter de la musique. En fait, c’est le besoin de la patiente dans l’instant qui détermine l’outil qui sera suggéré. Elle affirme : « c’est vraiment en fonction du ressenti, après c’est vrai qu’on fait un entretien ensemble, on regarde si elle a besoin de tranquillité (ou) de quelque chose de défoulatoire ». Béatrice dit en riant : « ça peut être un côté un peu (petit rire) narcissique, (…) effectivement ça fait du bien de voir qu’on arrive à soulager une souffrance ». Elle ajoute : « j’ai l’impression (…) d’arriver de mieux en mieux à cibler, d’être de plus en plus pertinente et plus rapide dans le choix de mes outils pour réconforter »

75Pour Béatrice, l’inverse du réconfort « serait d’avoir des contre attitudes », « de se dire que c’est (…) des caprices » ou « que ce serait caractériel » ou « qu’elle nous mène en bateau » ou « si on la croyait pas » ou « si on la croyait pas dans sa souffrance, c’est surtout ça, oui je pense si on la (…) valide pas dans sa souffrance, dans ce cas il y a une augmentation des acting, mais alors monstrueuse et immédiate ».

76L’infirmière précise qu’elle suit une formation spécifique pour accompagner ce type de patient présentant des troubles de la personnalité. En d’autres termes, le point à souligner à travers cette intervention, est l’importance de la formation, de la supervision et du travail en équipe pluridisciplinaire de manière à augmenter la cohésion de la prise en soins.

Synthèse

77Ce témoignage – complémentaire de celui de la patiente - illustre les quatre « catégories thématiques » ainsi que la majorité des « thèmes » issus de l’analyse, soit : (a) la « dimension relationnelle » commence avec l’engagement et ses deux composantes « éthique » et « accueil ». La première consiste à reconnaître la souffrance vécue et à ne pas juger les comportements observés. La seconde vise à « accueillir Madame B. » avec son angoisse et ses passages à l’acte. La dimension relationnelle comprend aussi « organiser un lieu de parole » afin d’accéder aux représentations de l’autre, à investiguer les ressources présentes, « à instaurer une relation adéquate » et à « l’accompagner » ici et maintenant, dans sa souffrance. Dans le cas présent, il s’agit d’un accompagnement de longue durée qui permet de « développer un cadre enveloppant ». De plus, l’infirmière « donne du sens » à l’expérience vécue par la patiente à travers l’utilisation de ses connaissances concernant les troubles de la personnalité. Par ailleurs, elle soulève toute la question de la « proximité distante » qui consiste à se remettre en questions lorsqu’une personne fait un passage à l’acte au moment où elle termine son horaire. Il est également possible d’envisager la formation suivie par Béatrice non seulement comme une façon d’acquérir des compétences mais surtout comme une opportunité de prendre du recul face à cette situation. (b) La dimension corporelle est présente lorsque l’infirmière prend la patiente dans ses bras après avoir parlé de l’acting du jour précédent, lorsqu’elle lui propose un bain relaxant, un massage ou une partie de badminton. (c) La dimension du « lien social » est visible lorsque l’infirmière participe au déménagement de la patiente ou lorsqu’elle l’accompagne à l’enterrement d’un être cher, signifiant par là, son appartenance à un groupe social. Enfin, (d) la « dimension contextuelle » se laisse voir à travers la collaboration interdisciplinaire, les réunions de réseaux et la formation pluridisciplinaire.

78La suite du travail de la chercheuse consiste à investiguer la littérature anglophone et francophone relative aux dimensions qui ont été mises en évidence par l’analyse des données. De plus, le phénomène sousjacent sera décrypté, décrit et mis en relation avec le phénomène de réconfort. Ces aspects feront l’objet d’une autre publication.

Cette recherche a été financée en partie, par l’Association Suisse des Infirmières (ASI) et par la Direction des Soins Infirmiers des Hôpitaux Universitaires de Genève (Suisse). Nous tenons à remercier, Madame Myriam Vaucher – Infirmière Coordinatrice du Département de Psychiatrie pour son militantisme en faveur de la recherche en soins infirmiers ainsi que les patients et les collègues qui ont favorisé la conceptualisation du réconfort en soins psychiatriques.
Notre reconnaissance va également au Professeur François Ferrero, chef du Département de Psychiatrie.

Bibliographie

  • Bécherraz, M. (2002a). Expériences et significations du réconfort pour la personne opérée et pour l’infirmière qui en prend soins (1ère partie). Recherche en Soins Infirmiers, 69, 80-87.
  • Bécherraz, M. (2002b). De l’intérêt de la phénoménologie pour la mise en évidence de l’expertise infirmière et le développement de connaissances en soins infirmiers (2ème partie). Recherche en Soins Infirmiers, 69, 88-99.
  • Bécherraz, M. (2002c). Expériences et significations du réconfort pour la personne opérée (3ème partie). Recherche en Soins Infirmiers, 69, 100-110.
  • Bécherraz, M. (2002d). Expériences et significations du réconfort pour l’infirmière (4ème partie). Recherche en Soins Infirmiers, 69, 111-121
  • Bécherraz, M. (2002e). Expériences et significations du réconfort pour l’adulte hospitalisé dans un service de médecine et pour l’infirmière qui en prend soins. Etude phénoménologique. Rapport de recherche réalisé dans le cadre de l’action DORE : Fond National de la Recherche Scientifique et de la Commission pour la Technologie et l’Innovation. Document non publié.
  • Bécherraz, M. (2001) Une phénoménologie du réconfort. Trélex : Phronesis-Edition.
  • Benner, P. (1994). Interpretive phenomenology. Thousand Oaks : Sage Publications.
  • Benner, P. (1995). De novice à expert. Excellence en soins infirmiers. Paris : InterEditions.
  • Benner, P. (2000a). Clinical wisdom. Conference at the Department of Nursing. February 11. Montreal : Jewish Montreal Hospital.
  • Benner, P. (2000b). Interpretive phenomenology. Seminar at the McGill School of Nursing. February 10. Montreal : McGill University.
  • Heidegger, M. (1927/1986). Etre et temps. Traduction Vezin. Paris : Gallimard.
  • Newman, M.A., Sime, A.M., & Corcoran-Perry, S.A. (1991). The focus of the discipline of nursing. Advances in Nursing Science, 14, 1-6.

Mots-clés éditeurs : cas paradigmatique, catégories thématiques, phénoménologie herméneutique, réconfort, dyade, soins psychiatriques

Date de mise en ligne : 09/07/2015

https://doi.org/10.3917/rsi.080.0039

Notes

  • [1]
    Pour une description complète de l’approche utilisée, nous renvoyons les lectrices et lecteurs aux articles parus en juin 2002 dans la revue « RSI » (Bécherraz, 2002abcd).
  • [2]
    Les thèmes composant la catégorie sont entre guillemets.
  • [3]
    Tous les noms et prénoms sont fictifs, de plus certains détails spécifiques sont ignorés afin que les paticipant(e)s ne puissent pas être reconnu(e)s.
  • [4]
    Les parenthèses contenant trois points signifient qu’un groupe de mots – souvent répétés ou ne modifiant pas le sens de la phrase – ont été supprimés. Par contre, si la parenthèse contient plus de trois points, il s’agit d’un silence.
  • [5]
    Agape : sentiment de fraternité et de citoyenneté en opposition à éros et à philia.
  • [6]
    Les propos concernant la famille de la patiente n’apparaissent pas dans cette publication et ce pour des raisons de confidentialité.

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