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Article de revue

Innovations et gestion des déchets médicaux : le cas du nouvel hôpital de référence de Niamey, Niger

Pages 729 à 739

Introduction

1 Sur le continent africain, les hôpitaux publics sont soumis à des contraintes financières, matérielles et humaines accrues et connaissent de nombreux dysfonctionnements relatifs à l’insuffisance d’investissements, de ressources humaines et au principe de paiement direct des soins [1, 2]. La gestion des déchets pâtit de ce contexte, ce qui contribue à détériorer la sécurité des soins et la qualité de l’accueil des patients à l’hôpital et les conditions de travail des soignants.

2 Pourtant, l’hygiène hospitalière et la gestion des déchets sont des domaines essentiels pour garantir la sécurité et la qualité des soins médicaux, qui émergent avec force dans les pays à ressources limitées [3]. Les préoccupations relatives à la dangerosité des activités de soin se sont renforcées dans le sillon du VIH/sida [4] (objets piquants, coupants, tranchants, transmission du VIH et des hépatites B et C) mais les progrès restent, malgré tout, balbutiants [5, 6]. Le manque d’hygiène hospitalière est décrié par les citoyens, notamment dans les grandes villes [7, 8]. La gestion des déchets médicaux lorsqu’elle est défaillante, comporte des risques sanitaires accrus, notamment les risques infectieux associés aux soins, ainsi que leurs conséquences pour les populations riveraines de l’hôpital [6]. Elle ressort désormais autant d’une préoccupation environnementale (écoulement des déchets liquides, toxicité des fumées lors de l’incinération, décharges à ciel ouvert, traitement…) que sociale (récupération des déchets). Pour toutes ces raisons, la gestion des déchets requiert des infrastructures urbaines adaptées [9].

3 En Afrique comme dans le reste du monde, l’hôpital est un très gros producteur de déchets : la croissance démographique, l’accroissement du nombre des structures de santé et la généralisation du matériel jetable et à usage unique [10] mènent à une forte augmentation des quantités de déchets produits dans les hôpitaux. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les déchets issus des soins de santé considérés comme dangereux représentent 15 % de la production, tandis que les 85 % restants sont jugés non-dangereux (déchets ménagers, cantine, bureaux) [11]. Ces définitions ne rendent cependant pas compte de la diversité des déchets à prendre en compte, ni des contextes de production de triage et d’aiguillage des déchets [12]. Nous avons retenu une définition anthropologique : le déchet est un objet qui a été utilisé, qui n’a plus de valeur d’usage, qui représente une masse inutile, voire une menace, et qu’on cherche à éloigner des espaces communs d’activité [13]. Le terme « déchets hospitaliers » qualifie ainsi ceux qui sont produits au sein de l’hôpital. On insiste alors sur l’espace de production et de circulation plutôt que sur le type de déchet.

4 Les études conduites en Afrique et dans d’autres pays à revenu faible ou intermédiaire [14-16] ont pointé les dysfonctionnements organisationnels et l’absence de système de gestion des déchets [17], ou bien ont cherché à quantifier les déchets produits [18, 19] et les risques d’exposition [20]. Peu d’études, à notre connaissance, portent sur la stabilisation de filières autonomes de gestion des déchets, et très peu de travaux ont questionné l’organisation de la gestion des déchets en analysant sa mise en œuvre par les acteurs et professions impliqués [21, 22]. Pour être optimale, la gestion des déchets nécessite un cadre institutionnel et réglementaire, des équipements et infrastructures fonctionnels, un personnel dédié et compétent, mais également une culture hospitalière tournée vers les questions d’hygiène et d’assainissement [23-25]. L’approche sociospatiale [26] permet d’appréhender la gestion des déchets hospitaliers dans cette perspective, comme un processus complexe lié au tri, à la collecte, à l’évacuation et au traitement. Déjà mobilisée dans le champ de l’anthropologie des hôpitaux, cette approche associe une démarche ethnographique classique en portant une attention particulière aux espaces, circulations et porosités entre ces espaces, notamment autour des questions d’hygiène et de sécurité des soins [22, 26-28].

5 L’ouverture d’un nouvel hôpital dans une capitale ouest-africaine nous a donné l’opportunité d’étudier l’organisation sociospatiale de l’hôpital et de la structuration en filière de la collecte des déchets. En 2014, la République populaire de Chine a proposé de construire un nouvel hôpital dans la capitale nigérienne, Niamey. Cet hôpital général de référence (HGR) a été livré et équipé par la coopération chinoise en 2016, y compris pour la gestion des déchets : l’hôpital a ainsi été d’emblée doté par la Chine, de matériels ad hoc de gestion des déchets, parmi lesquels un incinérateur et une station d’épuration. En effet, cet hôpital de référence est envisagé comme une vitrine de l’excellence médicale recherchée et d’une offre en médecine et chirurgie (par exemple : cardiologie interventionnelle, neurochirurgie) qui faisait jusqu’alors défaut dans le système de santé nigérien. Le président nigérien a ainsi fait de son succès une priorité, et ses responsables promeuvent des valeurs de transparence, d’exemplarité et de performance pour assurer l’efficacité des activités de soin. Ces discours font écho aux principes du new public management qui se diffusent dans de nombreuses organisations y compris dans les hôpitaux [29].

Matériels et méthodes

Une enquête qualitative et sociospatiale en trois temps

6 L’enquête a été conduite en novembre 2018 puis entre février et avril 2019. Le premier volet s’est appuyé sur des entretiens et sur l’analyse de la littérature grise afin d’analyser le contexte et les acteurs de la gestion des déchets dans les hôpitaux et l’espace urbain niaméen [7]. L’analyse des textes disponibles, en particulier le Plan de gestion 2016-2020 et le Guide national des procédures de gestion des déchets issus des soins de santé [30, 31] produits par le ministère de la Santé publique, nous a permis de saisir le contexte législatif et réglementaire.

7 Le second volet de l’enquête était constitué d’une série d’entretiens semi-directifs approfondis, portant sur la mise en place et le fonctionnement concret du système de gestion des déchets du nouvel hôpital. Ces entretiens ont été complétés par une série d’observations détaillées portant sur la collecte et la circulation des déchets, le nombre de passages dans la zone de traitement des déchets, l’équipement et les gestes effectués par les agents.

8 Enfin, nous avons suivi physiquement la circulation des déchets au sein de l’espace hospitalier [32] afin de reconstituer les parcours de déchets particuliers : les seringues usagées, les gants utilisés et les cartons de stockage. Ces déchets ont été choisis pour leur fonction représentative de catégories de déchets, leurs dangerosités perçues et leurs modes de gestion différenciés.

Site d’enquête

9 Le site d’enquête est l’HGR de Niamey, un hôpital de référence qui a été construit entre 2014 et 2016 sur financement de la République populaire de Chine. L’hôpital a été inauguré le 2 août 2016. Les services médicaux ont commencé à ouvrir leurs portes à partir de février 2018. Cet hôpital est situé à Tchangarey à proximité de Koïra Tegui, un quartier périphérique de Niamey, espace pour l’instant périurbain [33] (carte 1).

Carte 1

Localisation de l’HGR

Carte 1

Localisation de l’HGR

Observations

10 L’hôpital général de référence de Niamey, construit sur un modèle pavillonnaire, s’étend sur deux à quatre étages. Les couloirs des services sont donc situés à l’extérieur du bâtiment, à l’exception des urgences. Un soin particulier est apporté à la végétalisation de l’espace et à la propreté des lieux.

11 Pour les besoins de l’enquête, nous avons sélectionné quatre terrains d’observation : les deux espaces dédiés à la gestion des déchets en bout de chaîne (dépôt et élimination) et deux espaces de soins (production des déchets), le service de cardiologie et celui des urgences. Ces deux services médicaux ont été les premiers à ouvrir et avaient une activité de soins importante lors de l’enquête. Au sein de ces services, trois points d’observation ont été sélectionnés : un lieu de production du déchet, un espace de circulation des déchets (couloirs) et la sortie du service (figure 1).

Figure 1

Circulations des déchets, service de cardiologie

Figure 1

Circulations des déchets, service de cardiologie

Entretiens

12 Les entretiens semi-directifs ont été proposés à une diversité d’acteurs essentiels à la mise en place et au fonctionnement du système de gestion des déchets hospitaliers, localement, dans l’hôpital ou à l’échelle de la ville (tableau I). Ces entretiens se sont déroulés dans des espaces différents, choisis par l’enquêté (bureau, extérieur, couloir) et dans des formats divers : entretien individuel ou collectif, statique ou mobile (par exemple lorsque l’interviewé nous proposait de visiter certaines installations). Le guide d’entretien portait sur les thématiques suivantes : profil et description du poste, processus de recrutement des agents, fonctionnement du service, processus de gestion, contractualisation, réglementation, inspection et les relations avec les autres hôpitaux. Les entretiens ont été anonymisés et le consentement à participer à l’enquête a été recueilli avant l’entretien.

Tableau I

Participants à la recherche

Type d’acteurNombre d’entretiensNombre de personnes
Administrateurs (hôpital, ministères, mairie de Niamey)33
Universitaires34
Chefs de service médical et technique (médecins, ingénieurs)97
Infirmiers (dont majors)810
Techniciens et ingénieurs710
Manœuvres autonomes (salariés de l’hôpital dédiés à la gestion des déchets et à l’assainissement)911
Manœuvres prestataires (en charge de la propreté à l’extérieur des services, employés par une société prestataire)34
Manœuvre de la mairie11
Société civile (habitants du quartier)15
TOTAL4455

Participants à la recherche

Analyse des données

13 Les observations et les entretiens ont été retranscrits et ont fait l’objet d’une analyse thématique et lexicographique, par recherche de mots-clés et comptage du nombre d’occurrences, ainsi que par classement en fonction des thématiques évoquées.

Résultats

14 Nous avons réalisé 44 entretiens (dont 5 entretiens collectifs) et 19 séquences d’observation. Dix-neuf entretiens ont été réalisés dans la première phase de l’étude portant sur le contexte et 24 entretiens ont été menés dans l’hôpital. La diversité d’acteurs composant la chaîne de gestion a été prise en compte depuis la production du déchet par les soignants jusqu’au dépôt dans une décharge extérieure à l’hôpital pour l’élimination finale du déchet (tableau I).

Une culture hospitalière innovante

15 Alors que les hôpitaux au Niger, et plus généralement en Afrique subsaharienne sont régulièrement pointés du doigt pour leur insalubrité, les équipes de l’HGR accordent une grande importance à la qualité de l’accueil et à l’hygiène. L’intense activité de nettoyage qui se déploie en permanence dans l’espace hospitalier est une manifestation concrète de l’exceptionnalité que doit représenter l’hôpital et des moyens dont il dispose pour y parvenir (sur les plans humains, matériels et financiers). Le secteur de la gestion des déchets fait figure de priorité pour un leadership qui promeut des valeurs de transparence et d’exemplarité et cherche à ériger une nouvelle culture professionnelle dans ce domaine.

Une reconnaissance institutionnelle et une démarche pragmatique

16 Au contraire de la situation observée dans les autres hôpitaux de Niamey, où la fonction de gestion des déchets est confiée à un sous-département du service de maintenance générale, les responsables de l’HGR ont prévu un département d’hygiène et d’assainissement autonome, dédié à la gestion des déchets. La reconnaissance explicite de l’importance de cette activité hospitalière permet aux chefs du département d’hygiène et assainissement de peser sur les décisions de la Direction hospitalière au même titre que les chefs des départements médicaux et techniques, par exemple dans les comités de direction qui ont lieu toutes les semaines et dans lesquels sont débattues l’orientation stratégique et la gestion quotidienne de l’hôpital. Ce département dispose d’un budget dédié et il a la capacité d’inscrire ses besoins dans l’agenda de l’hôpital : « On a prévu ça dans le budget cette année, le matériel adapté », indique un cadre du service d’hygiène, avant d’ajouter : « pour le plan d’action de cette année, on a mis les formations […] on a tenu bon sur ça ». Grâce à ce dispositif institutionnel, les cadres de l’HGR peuvent s’inscrire dans une démarche de planification et de prévisibilité afin d’assurer une continuité dans l’organisation et une transférabilité des pratiques dans le temps.

17 Les cadres de l’HGR ont pour ambition la rédaction d’un plan de gestion des déchets exemplaire en termes de précision et d’exhaustivité, qui pourrait aussi servir de matrice pour les autres hôpitaux (qui en sont dépourvus malgré la législation nationale). Les acteurs adoptent une démarche pragmatique afin de définir un modèle de gestion pertinent grâce à une méthodologie basée sur un protocole de mesure des quantités et des flux de déchets, par service et par période. Les cadres du service d’hygiène mènent une réflexion conceptuelle et méthodologique afin de produire un système de gestion des déchets répondant à des normes internationales, mais adapté aux réalités de l’HGR (quantité de déchets produits, périodicité, capacités matérielles et des employés). Au contraire d’une logique procédurale, qui serait imposée par le ministère de la Santé publique à partir de recommandations externes, il s’agit de se doter d’un outil de pilotage pertinent, dont les cadres du service d’hygiène se sentent responsables : « Il y a la législation qui impose au producteur de déchets de les gérer, et nous n’avons pas trouvé responsable de laisser partir des déchets compte tenu des risques environnementaux et sanitaires qu’ils présentent. »

La gestion des déchets intégrée dans le service de soins

18 La formation des agents à la gestion des déchets et aux risques qu’ils représentent est particulièrement mise en avant à l’HGR. Des sessions de formation sont ainsi proposées non seulement aux agents dédiés à cette tâche, mais à tous les professionnels et l’hôpital : « Chacun doit savoir ce qu’il doit faire, du médecin jusqu’à l’agent de surface » (cadre du service d’hygiène). Ces formations insistent sur les « bonnes pratiques » et les normes à respecter, et prévoient la mise en pratique de ces normes de gestion par des personnels déjà formés, dans les services de l’HGR : « On fait une visite surprise [au service de chirurgie viscérale], pour voir leurs déchets, et on va revenir pour voir si leurs déchets, c’est bien trié ou pas », relate une infirmière. Ces formations font de la gestion des déchets une tâche qui mobilise un savoir technique objectivable et donc valorisable.

19 Les manœuvres autonomes sont intégrées au service médical : ils disposent d’un local à l’intérieur du service, où leur présence est même requise, souvent jusque dans les salles de soins : « L’équipe est composée d’au moins deux infirmiers, le médecin, et le manœuvre […]. Sans lui, on ne peut avancer », explique un infirmier-major. Les manœuvres se sentent légitimes pour transmettre leurs connaissances pratiques et théoriques au-delà de leur hiérarchie. Toutes les personnes rencontrées, des chefs de service aux majors, infirmiers et manœuvres, ont ainsi indiqué une très nette amélioration de l’hygiène dans les services au cours des derniers mois, qu’elles relient directement à l’amélioration du tri. Ce progrès passe par une homogénéisation progressive des pratiques, facilitée par le partage d’un langage commun, et leur routinisation, comme l’explique une infirmière : « Les déchets souillés, même pas besoin de réfléchir où il faut mettre. On le fait plusieurs fois par jour, on maîtrise ! » La valorisation du dirty work (tâche ingrate) conçue comme une activité indispensable facilite l’émergence d’une profession organisée autour de la gestion des déchets : les professionnels des déchets se trouvent « réhabilités par la technicité » [34].

Une organisation hiérarchisée et contrôlée

20 Cette culture du déchet – définie par un ensemble homogène de connaissances et l’identification formelle de rôles valorisés dans la chaîne de gestion des déchets –permet de faire fonctionner les équipements disponibles en réseau et d’avoir recours rapidement à la hiérarchie pour régler les problèmes : les conflits ne paralysent pas la chaîne de gestion. Le système fonctionne ainsi en flux tendus, les espaces de stagnation des déchets à l’intérieur des services sont rares car la tâche des manœuvres autonomes consiste à anticiper le besoin d’évacuer les poubelles pleines ou à répondre à une demande des équipes soignantes en ce sens. La journée des manœuvres prestataires est, elle aussi, organisée en tournées pour enlever systématiquement les déchets à l’extérieur des services, comme l’explique le superviseur de la compagnie prestataire : « Par exemple, cette semaine, je t’ai dit “Un tel, toi tu vas faire cette zone-là”. Donc toute la semaine, dès que je vois un problème dans la zone, moi, c’est toi que je condamne. […] Tu vois le sachet, tu le prends automatiquement, tu le mets dans la poubelle. »

21 Les professionnels de santé construisent un rapport routinier avec les équipements qui est aussi régi par des logiques de pouvoir autour du contrôle et de la surveillance des activités de collecte des déchets. L’apprentissage de normes sanitaires est aussi tributaire de l’adaptation aux contraintes quotidiennes, comme le montre l’exemple de la boîte de sécurité jaune, destinée au stockage des seringues usagées : tous ne sont pas catégoriques sur la nécessité de placer les seringues dans cette boîte, ou bien de n’y placer que l’aiguille.

Filiarisation de la gestion des déchets : effort de lisibilité et chevauchement des trajectoires

Au sein d’une filière, des usages se chevauchent en pratique

22 La gestion des déchets est organisée en filières, établies selon la dangerosité des déchets et signalées par un contenant particulier. En théorie, les déchets sont classifiés en deux catégories : les déchets à risques issus des soins de santé (Darsi) et les déchets assimilés aux ordures ménagères, selon leur caractère souillé et donc associé à un risque biologique ou non. Au sein des Dasri, les déchets qui peuvent représenter un risque traumatique (coupure, piqûre) sont séparés des déchets qui sont de ce point de vue inoffensifs (cotons, gants). Un contenant et un protocole d’emballage et de déplacement et en théorie associé à chacun de ces trois types de déchets [30]. Cependant, le matériel effectivement disponible dans les services et sa distribution à travers l’hôpital ne permettent pas de respecter une signalétique homogène : les types de contenants se chevauchent en pratique et la lisibilité théorique – en fonction de la couleur et de l’espace dans lequel se positionne le contenant – est floutée par la multiplicité des usages (tableau II).

Tableau II

Catégories de déchets, protocole et pratiques observées

Type de déchetProtocole de gestion théoriquePratiques observées
Dasri à risque traumatique (piquant, coupant)Boîte de sécurité jaune, transport sur un chariot jusqu’à la zone d’incinération par les manœuvres autonomes du service.Boîte de sécurité jaune, marginalement poubelle en plastique gris avec sac plastique noir. Transport sur chariot, dans un carton récupéré ou à la main.
Dasri sans risque traumatiquePoubelle en plastique gris munie d’un sac plastique noir. Le sac plastique noir doit être fermé avec un lien puis emmené immédiatement et directement à la zone d’incinération sur un chariot par les manœuvres autonomes du service.Poubelle en plastique gris avec sac plastique noir, petite poubelle en inox, parfois poubelle en plastique noire. Dépôt occasionnel vers la sortie des services, posé dans les sacs directement dans les couloirs ou dans de grandes poubelles rouges ou bleues à roulettes. Transport jusqu’à la zone d’incinération sur un chariot, à la main, dans des cartons récupérés, ou dans les poubelles rouges ou bleues.
Déchets assimilés aux ordures ménagères (sans risque biologique)Poubelle en plastique noire. Le contenu est ensuite déposé dans les poubelles bleues ou vertes à roulettes placées dans les couloirs. Le tout doit être évacué par les manœuvres prestataires vers la zone de dépôt des déchets assimilés aux ordures ménagères.Poubelle en plastique gris avec un sac plastique noir, poubelle en plastique noire, carton récupéré. Dans les couloirs : poubelles en plastique rouges, bleues ou vertes à roulettes, poubelles en plastique noires sans sac plastique, poubelles en plastique griss sans sac plastique. Évacué par des manœuvres prestataires vers la zone de dépôt des déchets assimilés aux ordures ménagères, ou par les manœuvres autonomes vers la zone d’incinération ou vers la zone de dépôt des déchets assimilés aux ordures ménagères.

Catégories de déchets, protocole et pratiques observées

Des filières réparties selon le risque et sa perception subjective

23 La classification des déchets se fait implicitement en fonction de leur proximité au geste de soin et au patient. Des listes précises des déchets qui entrent dans les différentes catégories tentent de baliser la classification et de rendre lisible la filiarisation malgré les usages multiples des contenants, à l’aide d’étiquettes placées sur les poubelles et les murs dans les salles de soins. Cependant, cette catégorisation se base sur la perception d’un risque, et fait donc appel à la subjectivité de la personne qui trie le déchet. Ainsi, la seringue est toujours identifiée comme « à risque » et anxiogène en ce qu’elle est associée à la douleur et à la crainte de contracter une infection : « Il peut arriver qu’il y ait des piqûres des aiguilles et on ne sait même pas la personne a quel genre de maladie, parce qu’il y a des maladies, souvent, qu’on ne peut pas guérir. Donc il faut prêter attention, surtout, de ne pas se faire piquer et de contracter d’autres maladies. » Le gant stérile peut être perçu comme à risque ou non, selon l’acteur et le contexte : ainsi, lors d’un grand nettoyage de la salle de soins primaires des urgences, le gant utilisé par une manœuvre autonome pour passer le détergeant sur les surfaces en inox a été jeté dans la poubelle de « déchets ménagers » car il n’avait été utilisé « que pour faire le ménage » ; le carton semble la plupart du temps inoffensif : il peut être réutilisé par les infirmiers pour « apporter quelque chose dans les salles », comme nous l’explique un manœuvre du service des urgences, ou encore servir au transport des déchets : une manœuvre du service de cardiologie nous dit ainsi qu’ils « ne stockent pas [les cartons], mais s’ils en ont besoin et qu’ils en trouvent, ils l’utilisent ; sinon, ils utilisent les poubelles noires pour amener les déchets [y compris Dasri] sur le chariot ».

24 De part et d’autre de cette ligne du risque associé aux déchets, les acteurs en charge de la gestion ne sont pas les mêmes. Ainsi, la gestion des déchets à risque, considérés comme le produit spécifique d’un hôpital, revient aux manœuvres autonomes et fait l’objet de mesures de sécurité importantes : cette fonction ne peut pas être assumée par des acteurs extérieurs, car l’exposition relève légalement de la responsabilité de l’hôpital, qui forme ses manœuvres dans cette optique. La gestion des déchets assimilés aux ordures ménagères est externalisée et ne fait pas l’objet de mesures de sécurité particulières. Manœuvres autonomes et manœuvres prestataires n’ont ainsi pas les mêmes perceptions des déchets ni les mêmes codes de lecture du système : en cas de brouillage des filières de gestion, les comportements adoptés et les gestes pratiqués ne seront pas homogènes.

25 On a donc un système à deux vitesses, dont le chevauchement des filières en pratique provoque une opacité. En effet, les espaces de production des déchets à risque et assimilés aux ordures ménagères se confondent parfois. De plus, à l’intérieur de chaque filière de gestion des déchets, il y a plusieurs points de rupture de charge, qui se matérialisent par le dépôt (transitoire) d’un contenant de déchets dans un espace qui est potentiellement pris en charge par différents agents créant alors un croisement des filières de gestion.

26 La figure 2 illustre la multiplicité des espaces de production et de tri des déchets, par des acteurs successifs qui adoptent un point de vue différent sur ces déchets et le risque qui leur est associé. La perte et la recomposition de l’information relative au déchet peut intervenir à chaque rupture de charge et à chaque changement d’acteur : à la production initiale du déchet dans la salle de soins, au second tri dans le poste infirmier, à la prise en charge des déchets par les manœuvres autonomes ou prestataires. Les trajectoires possibles sont donc multiples et ne dépendent pas uniquement du déchet en question – qui disparaît d’ailleurs physiquement dans certains cas, puisqu’il est emballé avec d’autres déchets dans des sacs plastiques noirs. L’on peut identifier ici, en raison des manques matériels ou des subjectivités des professionnels, une possible routinisation de « normes pratiques » c’est-à-dire des régulations informelles non conformes aux normes officielles malgré les efforts initiés dans ce domaine [35].

Figure 2

Espaces de production et chaînes de tri des déchets

Figure 2

Espaces de production et chaînes de tri des déchets

Une asymétrie d’exposition au risque selon le statut social au sein de l’hôpital

27 Une hiérarchie apparaît entre les agents : les manœuvres autonomes, salariés de l’hôpital, sont dominants car responsables d’une activité nécessitant des connaissances techniques. Ils bénéficient d’une double légitimité : ils sont sélectionnés en fonction de leurs capacités et expériences antérieures, et ils reçoivent une formation à l’hôpital, qui les identifie comme sachants et premiers gestionnaires des déchets. Les déchets assimilés aux déchets ménagers et ne nécessitant donc pas de savoir particulier, sont relégués aux manœuvres prestataires, exclus des espaces à l’intérieur des services, en particulier des salles de soins. Leur activité ne fait pas l’objet d’une valorisation et d’une intégration au service de santé. Leur expertise, ou plus simplement leur avis, en termes de pratiques de gestion des déchets le long de la chaîne de gestion, n’est pas pris en compte car considéré comme illégitime par les autres acteurs de la gestion des déchets. Les manœuvres prestataires n’ont d’autre choix que de s’atteler à la gestion des déchets que les manœuvres autonomes leur relèguent, indépendamment de la nature effective des déchets qu’ils leur confient.

28 Le système de gestion des déchets fonctionnant à deux vitesses, les personnes au contact des déchets sont (et se sentent) exposées différemment selon leur statut dans l’hôpital. Les manœuvres autonomes sont ainsi relativement peu exposés, car ils ont bénéficié d’une formation, sont mieux équipés (gants, masques, blouses, chaussures), sont en situation de communication voire de réprimande légitime s’il y a un problème de tri des déchets en amont de l’instant où ils les prennent en charge : ils ont un pouvoir sur leur situation. Les manœuvres prestataires, sans formation, expriment plus difficilement leurs craintes car ils ne partagent pas les codes communs aux professionnels à l’intérieur des services. Les manœuvres autonomes, en retour, conçoivent une défiance à leur encontre : « Moi, je laisse même pas le travail aux [manœuvres prestataires], c’est moi-même qui le fais », indique l’un d’entre eux.

29 Les manœuvres prestataires ne sont pas les seuls à être exposés à un risque accru : c’est aussi le cas des manœuvres autonomes sourds-muets, responsables de la zone de gestion des déchets dans l’hôpital et directement exposés à la proximité constante des déchets à risque déposés dans cet espace pendant la journée avant d’être incinérés dans la soirée. Il existe un hiatus entre l’organisation de la gestion des déchets à l’intérieur de l’hôpital et leur élimination ou leur évacuation, qui restent problématiques : l’incinérateur étant en panne car inadapté, entre autres, aux conditions climatiques (chaleur et poussière), l’élimination des déchets à risque se fait plus lentement et par brûlage à l’air libre, derrière la zone de gestion des déchets. À l’image de l’hôpital national de Niamey, ces manœuvres, placés dans une association d’aide aux sourds-muets, sont stigmatisés par les autres personnels de l’hôpital : ils sont moins bien formés que les autres, connaissent des difficultés de communication avec leurs supérieurs hiérarchiques et leurs autres collègues, et n’ont pas été recrutés pour leurs compétences, mais plutôt par « tradition » ou par « charité ». Ils réalisent cependant les travaux les plus cruciaux et les plus exposants aux risques, que sont la pesée des déchets, essentielle pour la production des données chiffrées, et l’incinération des déchets. Leurs préoccupations demeurent doublement inaudibles puisqu’ils ne parviennent pas à les formuler, et qu’ils sont « cantonnés » dans un espace très isolé de l’hôpital.

Discussion

30 L’HGR cherche à s’imposer dans le système de santé comme un espace d’innovation à travers la promotion d’une culture exemplaire de gestion des déchets. Nous avons décrit le secteur de la gestion de déchets comme un espace social marqué par des relations interprofessionnelles hiérarchisées, une culture managériale empreinte de surveillance et d’un processus de subjectivation du rapport au risque en train de se construire [36].

Un système innovant de gestion des déchets : quelle inscription dans la durée ?

31 Au-delà de la qualité de l’équipement dans les hôpitaux ouest-africains, le déficit de formation était identifié comme facteur prépondérant de la défaillance de la gestion des déchets hospitaliers [5]. Nous avons mis en évidence la construction d’un système innovant de gestion des déchets, qui se base sur une valorisation des activités dédiées et dont le levier majeur est l’effort de formation des acteurs et en particulier des manœuvres. Cette formation, associée à une valorisation générale de l’hygiène hospitalière et de la gestion des déchets incite les acteurs à se saisir des activités et à se reconnaître comme des professionnels dédiés. Nous avons aussi montré que le statut des agents détermine leur perception du risque avec comme corollaire la difficulté à stabiliser les filières d’acheminement et d’élimination des déchets [24]. Dans cette phase de démarrage de l’hôpital, l’effort de formation profite à tous les agents de l’hôpital, mais à plus long terme la professionnalisation de la gestion des déchets hospitaliers peut mener à un désintéressement des autres professionnels.

32 Notre étude confirme l’intérêt d’une approche spatiale de l’hôpital pour comprendre les ressorts sociaux de la gestion des déchets dans l’hôpital et des rapports aux risques qui fluctuent selon les espaces [26, 21, 22]. Nous savons que l’hygiène hospitalière en Afrique pâtit souvent des empiétements territoriaux et de l’enchâssement des risques sanitaires dans les conduites sociales [27]. À l’HGR de Niamey, ces espaces – et la porosité qui existe entre eux – sont en effet façonnés par diverses normes sociales (hiérarchies professionnelles, sexe, niveau d’éducation) qui sont à même de fragiliser le système de gestion des déchets. À l’épreuve de l’augmentation des activités de soins, cette dynamique peut se heurter à l’apparition d’écarts à la norme en fonction de la façon dont les rapports individuels différenciés se routinisent selon la subjectivité des acteurs, leur position sociale et les rapports de pouvoir à l’hôpital [25, 36].

La gestion des déchets hospitaliers : un enjeu urbain

33 Bien que l’émergence d’une gestion efficace des déchets hospitaliers puisse être comprise à partir des dynamiques internes de l’hôpital, la chaîne de gestion des déchets dépasse en réalité l’hôpital, notamment dans un contexte où les infrastructures d’élimination finale des déchets sont défaillantes dans la ville de Niamey [7]. Si l’évacuation des déchets et leur élimination finale ne sont pas prises en charge directement par les acteurs formés de l’hôpital, alors le risque pèse d’autant plus sur les acteurs en bout de chaîne extrahospitalière, dans les décharges à ciel ouvert en particulier. La gestion du risque associé aux déchets hospitaliers doit être saisie à une échelle urbaine, et stimuler une réflexion sur la gestion des déchets urbains d’une manière plus générale.

34 Ce jeu d’échelles est fondamental pour comprendre la portée de notre étude. Si l’HGR est investi d’une mission d’innovation, y compris sur le plan de l’hygiène hospitalière et de la gestion des déchets, l’expérience du nouvel hôpital est aussi une opportunité pour les acteurs de l’HGR de se saisir de la scène nationale en termes de santé publique en contribuant à l’élaboration de la politique nationale de gestion des déchets dans les hôpitaux. Il s’agit en effet de combler les lacunes dans les textes de référence et de produire un mode organisationnel qui tienne compte des réalités et contraintes quotidiennes.

Conclusion

35 L’étude menée à l’HGR de Niamey a identifié l’émergence d’une culture d’hygiène hospitalière tout en soulignant les contraintes qui surgissent au sein du réseau de traitement des déchets. Ces contraintes liées aux différents statuts et formations des agents engendrent des approches et une exposition au risque différenciées entre les acteurs.

36 Conçu dès l’origine comme une infrastructure d’exception, l’HGR de Niamey est conçu comme une page blanche par les acteurs hospitaliers, et la mise en place de la gestion de ses déchets n’achoppe pas sur les difficultés préexistantes qui caractérisent la situation des autres hôpitaux. L’on ne peut conclure sur la pérennité des pratiques et du fonctionnement du système de gestion des déchets à l’HGR et il convient d’inscrire cette étude dans le temps long, afin de confirmer les tendances observées et les pistes esquissées, et de voir la manière dont les dynamiques naissantes se maintiennent en s’adaptant aux contraintes rencontrées ou bien deviennent déviantes à l’épreuve du temps et de l’espace social de l’hôpital.

37 À l’heure où l’épidémie liée à la COVID-19 a rappelé l’importance cruciale de l’hygiène hospitalière, l’expérience de l’HGR à Niamey peut servir d’aiguillon à l’échelle des hôpitaux nigériens et dans toute la région ouest-africaine. Pour autant, la valorisation de la fonction de gestion des déchets hospitaliers, voire sa considération comme profession hospitalière à part entière et son efficacité dans l’accomplissement de sa mission suppose la mise en place de moyens, tant budgétaires que sociaux, poursuivis au-delà de la phase d’ouverture du nouvel hôpital.

38 Aucun conflit d’intérêts déclaré

Remerciements

Les auteurs remercient le Laboratoire d’études et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL), l’Université Abdou-Moumouni et la représentation de l’IRD Niamey pour l’appui à la conduite de l’enquête, la Direction et l’ensemble du personnel de l’Hôpital général de référence pour leur confiance et l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour le financement du projet Jeune chercheur SINAFRHOSP (2018-2020).

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Mots-clés éditeurs : gestion des déchets, formation, planification, déchets issus des soins de santé, hôpital, filière, déchets ménagers

Date de mise en ligne : 21/03/2022

https://doi.org/10.3917/spub.215.0729

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