Introduction
1 La communication est une compétence clé que les équipes de soins et des services sociaux sont tenues de développer si elles aspirent à une collaboration interprofessionnelle (CIP) optimale qui réponde aux besoins et priorités du patient et permette de lui prodiguer des soins sécuritaires et concertés [1]. Les conséquences d’une communication inefficace ont longuement été décrites dans la littérature et incluent des retards de traitement, des diagnostics erronés, des redondances d’examens, des erreurs de médication, des blessures, voire le décès du patient [2-3]. Or, communiquer efficacement au sein des équipes de soins n’est pas sans défis, surtout quand l’objectif de cette communication dépasse le transfert ou l’échange d’informations et devient la prise de décision partagée [4]. Des obstacles structurels, organisationnels mais aussi individuels et culturels entravent la CIP en général et la communication interprofessionnelle plus spécifiquement [5], et incluent le manque de clarté des rôles et des responsabilités, le déséquilibre de pouvoir entre les professionnels dû aux hiérarchies entre les disciplines, mais aussi le manque de vision et d’objectifs communs [6]. En vue d’atténuer ces défis, plusieurs stratégies ont été déployées au fil des années au sein des équipes de soins et des services sociaux, telles que les rencontres formelles et informelles, la connaissance mutuelle des membres de l’équipe, la prévention et la gestion de conflits, et la communication structurée et standardisée à l’aide d’outils et de protocoles [7]. En cohérence avec ces stratégies, les professionnels de santé considèrent qu’une communication interprofessionnelle efficace est celle qui facilite le partage d’informations, de connaissances, d’idées et de stratégies d’amélioration ; qui favorise la résolution des conflits ; qui témoigne d’un respect mutuel ; et qui est transparente, opportune, régulière et concise [8]. Depuis deux décennies, dans le contexte des soins à domicile, un besoin accru de communication interprofessionnelle efficace se fait ressentir. D’une part, la population mondiale est vieillissante [9] et nécessite davantage de soins préventifs, curatifs et palliatifs ; d’autre part, un changement positif de paradigme s’est établi, motivé en partie par les contraintes financières des systèmes de santé, et vise un retour précoce et un maintien à domicile des personnes âgées [10]. Par ailleurs, ces personnes âgées représentent une proportion croissante des utilisateurs des services d’urgence [11]. Or, les études nous montrent que cette population court un risque élevé d’évènements indésirables lors de leurs transitions entre les urgences et le domicile, tels que les erreurs médicamenteuses, la réadmission, la perte d’autonomie, les troubles cognitifs, la malnutrition, un risque accru de chute, voire le décès [12-14]. En cause, la divergence des informations, la documentation incomplète, insuffisante ou incompréhensible, autrement dit des problèmes de communication [15]. Tous ces constats renforcent la nécessité d’une CIP et d’une communication efficace entre les équipes de soins des différentes disciplines et milieux de soins [13].
2 Au Québec, 19,7 % de la population était âgée de 65 ans et plus en 2020 [16] et, comme à l’international, la population québécoise âgée de 65 ans et plus souffre de maladies chroniques. Plus des trois quarts des personnes de 65 ans ou plus ont au moins un problème de santé chronique, la moitié en ont au moins deux et un peu plus du quart en ont au moins trois [17]. Par ailleurs, 14 % de cette population a fait une chute dans les douze mois précédant l’enquête [16]. Face à ces défis, la demande de services à domicile est en augmentation constante et le soutien à domicile (SAD) est devenu une véritable priorité gouvernementale [18]. Et avec le renforcement des services et équipes, et les multiples intervenants impliqués dans les soins et services des personnes âgées, une CIP et une communication efficace deviennent indispensables.
3 Cette recherche part d’un besoin vécu de structurer la communication entre les infirmières et infirmières auxiliaires en SAD, et avec les autres intervenants de la première ligne et les équipes des urgences au sein d’un Centre Intégré de Santé et de Services Sociaux (CISSS) au Québec. En 2015, un incident indésirable a permis de mettre en lumière plusieurs lacunes dans l’outil de communication utilisé actuellement au CISSS, dont le manque de priorisation des interventions à mettre en place pour le patient. En effet, l’outil d’évaluation disponible dans le logiciel informatique utilisé se présente sous la forme de plusieurs onglets non centralisés reprenant chacun un domaine d’évaluation. L’infirmière doit identifier et sélectionner les onglets pertinents pour son patient et les rassembler en vue de créer son formulaire d’évaluation. Cette façon de faire induit parfois des oublis évitables. Par ailleurs, les items à évaluer au sein de chaque onglet sont peu ciblés, ce qui fait que l’information essentielle qui permet aux professionnels de prioriser une demande est souvent noyée dans une quantité d’informations moins pertinentes.
4 L’incident évitable qui s’est produit a déclenché ce projet d’amélioration et de standardisation des données collectées par les infirmières lors de leur évaluation initiale des besoins et priorités des patients vivant à domicile. Ce projet fut lancé par une infirmière clinicienne de l’équipe du SAD qui a développé une première version d’un outil de collecte des données par les infirmières lors de l’évaluation initiale.
5 L’objectif de la présente recherche est de faire valider cet outil de communication par les utilisateurs, à savoir l’équipe intra- et interprofessionnelle au sein de la première ligne et aux urgences, et les bénéficiaires.
Matériels et méthodes
Développement de l’outil
6 Dans un premier temps, en vue d’identifier les outils existants, l’infirmière clinicienne à l’étude a mené une revue narrative non systématique de la littérature francophone sur la base de données Cairn, effectué une analyse documentaire interne au sein du CISSS, et consulté la littérature grise incluant les guides cliniques gouvernementaux et les données provenant d’autres établissements de santé au Québec. Pour être inclus, les outils devaient être rédigés en Français et s’intéresser à l’évaluation initiale de l’infirmière en contexte de SAD. Les articles et documents décrivant des outils d’évaluation de l’infirmière auxiliaire ont également été retenus ainsi que ceux qui sont spécifiques à un problème ou système (i.e. cardiaque, digestif, respiratoire, état cognitif, équilibre, douleur chez les personnes âgées). Les résultats de cette revue ont été complétés et affinés par une consultation des professionnels du CISSS impliqués dans les soins et services des patients, au domicile ou aux urgences. Cette consultation informelle a inclus une infirmière des urgences et une du SAD, une physiothérapeute, une travailleuse sociale, une nutritionniste, un ergothérapeute et un médecin de famille. Elle avait pour but d’identifier leurs besoins en matière d’informations pertinentes pour leur discipline et qui doivent absolument se trouver dans cet outil. Enfin, l’infirmière avait recueilli les avis de deux aidants proches sur les données qui, selon eux, devraient être disponibles pour les équipes en vue d’une meilleure planification des soins et services. C’est ainsi qu’une première version de l’outil d’évaluation initiale comprenant 21 items et leurs 138 sous-items a été développée. Au-delà des données d’identification du patient, les items investiguent son état hémodynamique, son autonomie, sa mobilité, son équilibre, son statut social, environnement, capacité de transfert, déplacement, hygiène, sommeil, nutrition et hydratation, élimination et système génito-urinaire, état mental, état psychique, comportement, sa douleur, système cardiaque, système pulmonaire, attentes et médication (cf. annexe A). Pour clôturer son évaluation, l’infirmière pourrait laisser des notes additionnelles à communiquer à l’équipe interdisciplinaire.
Posture épistémologique
7 Cette étude repose sur une approche de la recherche participative (RP). La RP désigne une multitude d’approches collaboratives de recherche où les universitaires mènent des recherches avec des partenaires non universitaires [19]. L’approche réunit les parties prenantes, y compris les utilisateurs et bénéficiaires, qui sont directement touchées par la problématique étudiée afin de leur offrir une réponse adaptée à leurs besoins [20]. Ceci implique de prendre en considération le contexte réel lié à la pratique professionnelle visée par le changement, et les contraintes et ressources de ce contexte viendraient même contribuer à structurer les connaissances [21]. Partant des constats de sa pratique professionnelle et de la réalité de son contexte clinique, cette étude a été lancée par une infirmière clinicienne dans le but de co-construire, avec les différentes disciplines, un outil répondant à leurs besoins spécifiques. Ensuite, elle s’est associée à une équipe de recherche universitaire dans le cadre d’un programme de « soutien à l’innovation » lancé par le CISSS. Un engagement actif des potentiels utilisateurs de l’outil a été privilégié, se traduisant d’abord par une consultation informelle de leurs difficultés et besoins en informations, puis par un processus de validation plus formel, à savoir une enquête Delphi. De plus, une usagère partenaire a représenté les bénéficiaires de l’outil, participant à toutes les phases du projet, de la rédaction du protocole, en passant par la validation de l’outil, à la présentation des résultats aux gestionnaires de proximité du SAD.
Devis de recherche
8 Un devis quantitatif et une méthode Delphi ont été choisis. La méthode Delphi est un processus itératif de recueil et de comparaison de jugements d’experts sur un sujet bien déterminé afin d’obtenir le consensus le plus fiable [22]. Elle est particulièrement pertinente pour valider l’outil de communication du fait qu’elle permet de recueillir le savoir collectif détenu par les différents intervenants concernés par une problématique [23], qui dans cette étude est celle de la communication au sein et entre les équipes.
Collecte des données
Participants
9 En cohérence avec les principes de l’approche participative, un échantillon de convenance a été constitué avec des représentants des parties prenantes [24]. C’est ainsi que nous avons contacté une usagère partenaire et 27 intervenants de différentes disciplines, à savoir : infirmières (cliniciennes ou techniciennes) ; infirmières auxiliaires ; gestionnaire infirmier de proximité ; physiothérapeute ; technologue en physiothérapie ; ergothérapeute ; nutritionniste et intervenants réseau. Pour être inclus, ces intervenants devaient avoir deux années d’expérience au moins et travailler dans un établissement du CISSS (centres locaux des services communautaires ou urgences) ou un établissement partenaire (i.e. une résidence privée pour personnes âgées).
Méthode de collecte des données
10 Une enquête a été créée en ligne (par le biais de la plateforme LimeSurvey) reprenant les 21 items cités plus haut. Chacun de ces items se déclinait en plusieurs sous-items. À titre d’exemple, l’item de la « mobilité » regroupe les sous-items « force musculaire ; capacité à se lever ; et hauteur de l’assise ». Un total de 138 sous-items était présent dans le questionnaire (cf. annexe A). Deux tours de Delphi ont eu lieu. L’objectif du premier était de valider la pertinence de chaque item et sous-item sur une échelle de Likert de 4 critères allant de « pas du tout pertinent » à « tout à fait pertinent ». Les participants ont également été invités à ajouter leurs commentaires pour justifier leurs réponses s’ils le souhaitaient et se prononcer sur la clarté des items et sous-items. Le deuxième tour avait pour objectif de valider les modifications apportées à l’outil suite aux résultats du premier tour.
11 Les participants ont été contactés par courriel et/ou approchés en personne par l’infirmière clinicienne responsable du projet pour leur expliquer le projet et ce qu’on attendait d’eux. Celle-ci ne possède aucun lien hiérarchique avec les participants. Elle avait déjà amorcé des contacts avec certains de ces potentiels participants quand elle avait développé la version initiale de l’outil de communication. Ceux qui ont accepté de participer à l’enquête Delphi ont reçu un courriel avec le lien vers l’enquête en ligne. Le formulaire d’information et de consentement a été transmis par courriel aux participants et intégré à la page d’accueil de l’enquête.
Analyse
12 Une analyse statistique descriptive a été réalisée. Les fréquences relatives ont été calculées pour chaque item et sous-item. Un consensus a été défini a priori si un élément était jugé « pertinent » ou « tout à fait pertinent » par 70 % des participants. En dessous de ce seuil de consensus, si les commentaires des participants suggéraient une ambiguïté ou une mauvaise compréhension des items ou sous-items, ceux-ci étaient modifiés ou reformulés et faisaient l’objet d’un deuxième tour de Delphi. Quand il n’y avait pas de commentaires ni d’ambiguïté, les éléments ont été rejetés. Lors du deuxième tour, les éléments n’ayant pas fait l’objet d’un consensus à 70 % ont été rejetés.
Considérations éthiques
13 L’étude a été approuvée par le comité scientifique et éthique de recherche du CISSS de Laval.
Résultats
14 L’étude s’est déroulée entre fin février et début juin 2023. Sur 27 intervenants initialement contactés, 21 (77,8 %) et une usagère partenaire au total ont répondu au premier tour, dont : 8 infirmières (cliniciennes ou techniciennes) ; 4 infirmières auxiliaires ; un gestionnaire infirmier de proximité ; un physiothérapeute ; un technologue en physiothérapie ; un ergothérapeute ; une nutritionniste et 4 travailleuses sociales. Sur les 22 participants du premier tour, 9 (40,9 %) ont participé au deuxième tour, dont : un physiothérapeute ; 2 travailleuses sociales ; une infirmière auxiliaire et 5 infirmières.
15 À l’issue du premier tour, 100 % des items ont été retenus car jugés pertinents par au moins 70 % des participants. À l’intérieur de ces 21 items, plusieurs sous-items ont été rejetés suite au premier tour vu qu’ils n’ont pas atteint le niveau de consensus de 70 % et que les commentaires des participants n’indiquaient pas une ambiguïté quant à la compréhension ou la pertinence de ceux-ci. Ces sous-items sont les suivants : index de masse corporelle (consensus à 63,6 %) ; centre de gravité (63,6 %) ; patron de marche (59,1 %) ; participe au programme de marche (68,2 %) ; sommeil récupérateur (54,5 %) ; collation (54,5 %) ; et test de l’indice tibio-brachial (68,2 %).
16 Dans l’item « mobilité », trois sous-items n’ont pas fait l’objet d’un consensus de 70 % des participants : capacité à se lever debout avec les bras croisés (niveau de consensus à 50 %) ; la hauteur de l’assise (45,4 %) ; et la force musculaire et force de préhension (68,2 %). Les commentaires des participants suggéraient que ces sous-items seraient pertinents à évaluer seulement si l’usager présentait des antécédents de chute, et que la force musculaire devrait être objectivée par une échelle pour être pertinente. Nous avons donc modifié ce dernier sous-item pour qu’il reflète « la symétrie de la force musculaire des membres supérieurs et inférieurs » et avons renvoyé les trois sous-items dans le deuxième tour de Delphi en rappelant aux participants qu’il s’agit de l’évaluation « initiale » de l’infirmière, ce qui signifie que probablement l’infirmière ne sait pas si l’usager a des antécédents de chute ou non.
17 Trois autres sous-items de l’item « équilibre » ont fait l’objet d’un deuxième tour de Delphi : l’équilibre initial debout et nombre d’essais (niveau de consensus à 59,1 % au premier tour) ; équilibre debout pendant 30 secondes avec base normale (59,1 %) ; et équilibre debout pendant 30 secondes avec pieds joints (50 %). Les commentaires des participants suggéraient que ces paramètres sont monitorés en physiothérapie ou en réadaptation, mais seulement si l’état de l’usager suggère une indication pour cette surveillance. Ces sous-items ont donc été inclus dans le deuxième tour avec le même rappel sur le fait qu’il s’agit de l’évaluation « initiale » de l’infirmière.
18 Par ailleurs, six sous-items de l’item « volet social » (état civil ; occupation ; scolarité ; nombre d’enfants et petits-enfants ; activités et intérêts ; et participation aux activités) et trois sous-items de « l’environnement » (type de logement ; date depuis laquelle l’usager habite son logement ; et capacité de répondre à ses besoins financiers) ont été jugés non pertinents par l’ensemble des participants car l’information est disponible voire très bien détaillée dans le dossier partagé du patient, et ont donc été retirés de l’outil initial suite au premier tour.
19 À l’issue du deuxième tour, le sous-item modifié de la mobilité « la symétrie de la force musculaire des membres supérieurs et inférieurs » a été retenu avec un niveau de consensus de 77,8 % ainsi que celui de « l’équilibre initial debout et nombre d’essais » avec un consensus de 100 %. Le niveau de consensus des autres sous-items était resté très bas, variant entre 33,4 % et 55,6 %, ce qui a justifié leur retrait de l’outil d’évaluation final. Ainsi, la version finale contient les 21 items initiaux et leurs 118 sous-items (cf. annexe A).
20 Le schéma ci-dessous présente un sommaire de ces deux tours de Delphi (Figure 1). Les résultats détaillés sont disponibles dans l’annexe A.
Discussion
21 L’objectif principal de la présente étude était de valider un outil de collecte des données standardisé pour l’évaluation initiale de l’infirmière qui permettrait de rassembler les informations pertinentes pour les différentes disciplines impliquées dans les soins de la personne âgée et par conséquent faciliterait la priorisation des demandes d’interventions. Pour ce faire, nous avons impliqué les potentiels utilisateurs et les bénéficiaires dans le processus. Les résultats de l’enquête Delphi nous montrent un niveau de consensus élevé sur la pertinence des 21 items et de 120 des 138 sous-items. L’atteinte relativement aisée de ce consensus pourrait être due à la consultation informelle menée par l’infirmière clinicienne auprès de différentes parties prenantes préalablement à l’enquête, et reflète la pertinence de cette démarche et la traduction fidèle des propos récoltés en un outil interdisciplinaire.
Sommaire des deux tours de Delphi
Sommaire des deux tours de Delphi
22 De plus, cette consultation a facilité la prise en compte d’un large éventail de priorités disciplinaires et renforce de ce fait la légitimité des décisions adoptées au terme de l’enquête [20].
23 En effet, l’implication des parties prenantes dans l’établissement des priorités en matière de soins de santé crée une prise de décision partagée et soutient la recherche d’un consensus autour des questions clés [25]. Ce consensus a été identifié comme étant une composante essentielle de la CIP et qui fait référence à la mesure dans laquelle chaque professionnel est d’accord ou en désaccord avec un ensemble spécifique d’objectifs, de tâches et de problèmes [26]. Dans notre étude, l’accord concerne un objectif commun, celui d’une meilleure communication interdisciplinaire en vue d’une meilleure continuité des soins.
24 Les sous-items qui n’ont pas atteint un niveau de consensus élevé à la suite du deuxième tour de Delphi et qui ont été supprimés de l’outil sont principalement en lien avec l’évaluation de la mobilité et de l’équilibre. Les participants estimaient que ces sous-items devaient faire l’objet d’une évaluation plus poussée par les ergothérapeutes et les physiothérapeutes que celle proposée par l’outil et que l’utilisation d’échelles validées est nécessaire en vue d’objectiver les résultats de l’évaluation. Ce résultat renforce un élément central de la CIP, celui de la nécessité de reconnaître et de comprendre la complémentarité des expertises et des rôles des autres professionnels ainsi que leur interdépendance [6]. La diversité professionnelle dans les équipes, bien qu’elle puisse constituer un frein entre les membres, demeure une richesse pour ce qu’elle offre en matière d’intelligence collective [27]. Mais malgré la nécessité de clarté des rôles au sein des équipes interdisciplinaires, le « flou délibéré » des rôles où les membres d’une discipline accomplissent ce qui pourrait ne pas être considéré comme leur rôle principal dans l’équipe [29] a été décrit comme une stratégie d’adaptation des équipes en vue de prodiguer les soins nécessaires dans un temps opportun. Cette flexibilité des rôles signifie que les individus font des compromis sur leurs rôles prédéterminés et sont dynamiques et réactifs dans leurs choix [30], et explique probablement la présence de ces sous-items dans le questionnaire initial.
25 Enfin, les sous-items qui ont été supprimés suite au premier tour de l’enquête sont en lien avec le volet social de l’évaluation. Les participants estimaient que l’information est déjà disponible dans un autre document partagé et que sa présence dans l’outil constituerait une redondance. En effet, une communication interprofessionnelle efficace, surtout en première ligne, exige clarté, précision, lisibilité et concision [31], et une redondance de l’information écrite entrave l’atteinte de cet objectif.
Forces et limites de l’étude
26 La force principale de l’étude réside dans son livrable, à savoir un outil de communication qui offre à l’ensemble des intervenants une information pertinente, ciblée, structurée et qui leur permet de prioriser leurs interventions en fonction des besoins et problèmes de la personne âgée.
27 Sur le plan méthodologique, le recours à l’approche participative constitue une force de l’étude. L’implication des utilisateurs comme décideurs dans le processus augmente la probabilité que les résultats soient pertinents [20] et facilite l’intégration du changement souhaité dans leur pratique quotidienne [32]. Par ailleurs, l’implication des usagers dans la recherche en soins de santé est reconnue pour son potentiel à générer des résultats plus pertinents pour ces usagers [33] et à contribuer à améliorer les résultats cliniques et la qualité des soins [34-35].
28 Bien que la version finale de l’outil de communication soit le fruit d’un consensus et d’une implication des parties prenantes, celui-ci doit encore faire l’objet d’un prétest et d’une validation avant son déploiement. Pour ce faire, un projet pilote devrait être mis en place à une échelle réduite au sein de quelques équipes de première ligne. Par la suite, un sondage devrait être organisé pour évaluer la satisfaction des équipes quant à leur utilisation de l’outil (temps, convivialité, utilité, etc.). Le nombre réduit des participants au deuxième tour de Delphi constitue aussi une limite mais qui a été mitigée par la composition multidisciplinaire du groupe des participants. La revue non systématique qui a été menée en vue de développer la version initiale de l’outil pourrait être critiquée, mais la démarche a la force d’explorer les besoins et réalités du contexte spécifique dans lequel l’outil sera déployé.
Retombées pour la formation, la pratique et la recherche
29 Au-delà des bénéfices pour l’équipe soignante, la standardisation offerte par l’outil permettra une structuration de la pensée chez les infirmières novices, et facilitera leur adoption des pratiques du CISSS et leur intégration. Pour l’usager, un outil performant de communication interprofessionnelle permettra un meilleur suivi, la mise en place plus rapide d’interventions adaptées à ses besoins évolutifs, et une meilleure continuité de ses soins. Enfin, le développement de l’outil pose les balises de travaux de recherche subséquents visant la validation de ses propriétés psychométriques et de son efficacité dans l’amélioration de la communication et la continuité des soins. Suite à ces travaux et au projet pilote qui testera l’utilisation de cet outil, celui-ci pourra être hébergé sur une plateforme informatique, et déployé sur une plus grande échelle au sein des établissements du CISSS et dans d’autres établissements au Québec.
Conclusion
30 Le travail interdisciplinaire auprès des personnes âgées nécessite une complémentarité des expertises et jugements cliniques et une collaboration et une communication efficaces entre les équipes de soins et des services sociaux. Des outils de communication standardisés et partagés faciliteraient ce processus et réduiraient le risque d’évènements indésirables. Mais ces outils ne garantissent pas à eux seuls la sécurité des personnes. Il est primordial qu’ils soient couplés avec des stratégies organisationnelles visant la facilitation d’une concertation interdisciplinaire quand les besoins de l’usager sont très complexes, d’une communication verbale en temps opportun en cas d’urgence, de la clarification des rôles, et de l’établissement d’un langage et de normes connues et utilisées par tous.
Aucun conflit d’intérêts à déclarer.
Remerciements : Ce projet s’insère dans le concours de « Soutien à l’innovation » organisé par le Centre de recherche du CISSS de Laval et a été retenu pour être financé par le comité évaluateur de ce concours pour l’année 2022.Annexe A : Outil de collecte des données : version initiale et finale
Tour 1 | Tour 2 | ||||
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Items/Sous-items | Consensus (%) | Décision | Consensus (%) | Décision | Inclus dans la version finale |
Item 1 : Signes vitaux | 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 63,6 % | Rejeté | X | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Item 2 : Autonomie | 100 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 3 : Mobilité | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 68,2 % | Reformulé : Symétrie de la force musculaire des MS et MI | 77,8 % | Retenu | ✓ |
| 50 % | Rappel qu’il s’agit de l’évaluation initiale | 44,5 % | Rejeté | X |
| 45,4 % | Rappel qu’il s’agit de l’évaluation initiale | 55,6 % | Rejeté | X |
Item 4 : Équilibre | 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 59,1 % | Rappel qu’il s’agit de l’évaluation initiale | 100 % | Retenu | ✓ |
| 59,1 % | Rappel qu’il s’agit de l’évaluation initiale | 44,5 % | Rejeté | X |
| 50 % | Rappel qu’il s’agit de l’évaluation initiale | 33,34 % | Rejeté | X |
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 63,6 % | Rejeté | X | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
Item 5 : Transferts | 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 81 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
Items 6 : Déplacement | 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 99,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 59,1 % | Rejeté | X | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
| 86,4 % | ✓ | |||
Item 7 : Hygiène et téguments | 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 8 : Sommeil | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 54,5 % | Rejeté | X | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 9 : Nutrition et hydratation | 100 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 54,5 % | Rejeté | X | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 10 : Élimination/examen génito-urinaire | 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 11 : État mental | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Item 12 : Comportement | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 13 : État psychique | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
Item 14 : Douleur | 100 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 15 : Système cardiaque | 100 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 77,3 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
Item 16 : Système pulmonaire | 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
Item 17 : Social | 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
| 50 % | Rejeté | X | ||
| 40,9 % | Rejeté | X | ||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
| 81,8 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 63,6 % | Rejeté | X | ||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
Item 18 : Environnement | 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
| 50 % | Rejeté | X | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 95,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 68,2 % | Rejeté | X | ||
Item 19 : Attente(s) de l’usager/proche | 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-items : | |||||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 72,7 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
| 90,9 % | Retenu | ✓ | ||
| 86,4 % | Retenu | ✓ | ||
Item 20 : Médication | 100 % | Retenu | ✓ | ||
Sous-item : | |||||
| 100 % | Retenu | ✓ | ||
Item 21 : Notes libres en lien avec la collecte de données, les interventions infirmières et le plan de soins | 100 % | Retenu | ✓ |
AVD : Activités de la vie domestique ;
AVQ : Activités de la vie quotidienne ;
DRS : Douleurs rétro-sternales ;
IMC : Index de masse corporelle ;
MI : Membres inférieurs ;
MS : Membres supérieurs ;
SCPD : Symptômes psychologiques et comportementaux de la démence ;
T : Température ;
TA : Tension artérielle,
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : Évaluation infirmière, Sécurité des patients, Communication intra- et inter-professionnelle, Delphi
Mise en ligne 18/09/2024
https://doi.org/10.3917/spub.244.0079