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Article de revue

Recommandations de dépistage en France : une revue systématique

Pages 15 à 35

Introduction

1 Selon l’OMS, le dépistage vise à détecter les personnes qui, dans une population apparemment en bonne santé, présentent un risque plus élevé de contracter une maladie ou un problème de santé, de façon qu’un traitement ou une intervention précoce puisse être proposé. Il réduit de ce fait l’incidence, la gravité et/ou la mortalité due à cette maladie ou à ce problème de santé dans la population (1). De nombreux critères sont nécessaires pour évaluer un dépistage, ce qui explique pourquoi il n’est pas justifié de dépister toutes les pathologies asymptomatiques. En premier lieu, le rapport bénéfices-risques d’un dépistage n’est pas toujours favorable : cela peut être lié aux faibles performances du test de dépistage, à l’absence de traitement efficace pour les patients dépistés, ou au trop grand risque d’effets indésirables liés au test ou au traitement, notamment le risque de surdiagnostic et de surtraitement. Ensuite, le rapport coût-efficacité du dépistage n’est pas toujours favorable, et il dépend des ressources disponibles au sein de chaque système de santé. Enfin, le dépistage et les éventuelles procédures diagnostiques et thérapeutiques consécutives doivent être accessibles et acceptables pour la population ciblée. Une préconisation de dépistage doit décrire les quatre caractéristiques suivantes pour être applicable : la pathologie dépistée, la population cible, le test de dépistage, et la périodicité du test. La recommandation de dépistage d’une pathologie comporte fréquemment plusieurs préconisations afin d’optimiser le test ou sa périodicité par rapport au niveau de risque de chaque population ciblée.

2 La politique française de dépistage comporte des dépistages obligatoires à la naissance, dans l’enfance et pendant la grossesse (2-4). Elle comporte également des dépistages organisés à l’échelle de la population, comme les dépistages des cancers colorectaux, du sein et du col utérin. Enfin, elle comporte des dépistages opportunistes qui sont proposés individuellement en fonction de facteurs de risque spécifiques. Le taux de participation aux trois dépistages organisés se situe en dessous des objectifs français et européens malgré leur coût global (incluant les stratégies de dépistage individuel d’individus à très haut risque) estimé à 600 millions d’euros en 2022 (5). En janvier 2024, l’Assurance maladie a déployé le dispositif « Mon bilan prévention » en soins primaires. Ce dispositif national définit les modalités de nouvelles consultations systématiques de prévention qui sont proposées à quatre « âges-clés » de la vie : 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans. Ces consultations sont susceptibles d’améliorer la participation des patients aux dépistages recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS), incluant les dépistages organisés (6).

3 Les praticiens de soins primaires (PSP) sont identifiés comme les principaux opérateurs des consultations de prévention (6-7). Ils ont besoin de connaître les dépistages recommandés par la Haute Autorité de santé (HAS) pour identifier l’éligibilité de leurs patients. Pourtant, en 2024, il n’en existe aucun inventaire publié ou disponible sur le site Internet de la HAS. Le deuxième besoin des PSP est de prioriser avec les patients les dépistages auxquels ils sont éligibles, en raison du temps contraint de la consultation médicale et de la nécessité de proposer des soins de santé pertinents (8-9). Cette priorisation prend en compte les valeurs et préférences des patients dans le cadre d’une approche transversale, centrée sur le patient plutôt que sur les pathologies (10-11). Les PSP ont besoin de connaître le niveau de preuve des dépistages recommandés pour faciliter la prise de décision partagée (12-13).

4 Il n’existe pas d’agence qui produise des recommandations pour la prévention ou les dépistages à l’échelle européenne. Aux États-Unis, l’United States Preventive Services Task Force (USPSTF) est une agence de santé indépendante qui produit des recommandations de pratique clinique préventives à destination des praticiens de soins primaires et des patients, qui concernent en particulier les dépistages (14). Chacune des recommandations de dépistage de cette agence fait l’objet d’une évaluation systématique fondée sur un cadre méthodologique prédéfini, suivie d’une publication dans la revue JAMA (15). L’objectif principal de cette revue systématique était donc d’identifier les recommandations de dépistage de la HAS, et ses objectifs secondaires étaient de décrire leurs caractéristiques et de les comparer avec les recommandations de dépistage de l’USPSTF.

Méthodes

5 Le protocole de cette revue systématique était conforme à la grille PRISMA (16).

Sources des données

6 Le site Internet de la HAS (has-sante.fr) et celui de l’USPSTF (uspreventiveservicestaskforce.org) ont été requêtés le 19 octobre 2023.

Critères d’inclusion

7 Les critères d’inclusion étaient les suivants : recommandation de dépistage publiée par la HAS ou l’USPSTF. Les types de recommandations de la HAS éligibles étaient les recommandations de bonne pratique, les outils d’amélioration des pratiques professionnelles, les recommandations en santé publique et les guides parcours de soins. Du fait de l’absence d’un type de recommandations de la HAS dédié aux dépistages, les recommandations de dépistage de la HAS ont été identifiées par la présence des termes « dépister » ou « dépistage » dans le texte intégral de leur synthèse ou de leur argumentaire.

8 Les critères de non-inclusion étaient les suivants : recommandation caduque ayant fait l’objet d’une réactualisation, recommandation de dépistage ne correspondant pas à la définition de l’OMS (1) (par exemple, dont la population cible était symptomatique), recommandation dite de « repérage » ou de « diagnostic précoce », recommandation de « dépistage » de complications (diagnostic de gravité) ou de causes (diagnostic étiologique) d’une pathologie, recommandation d’expérimentation limitée d’un dépistage. La sélection des documents a été réalisée par un des auteurs (PYM). Le diagramme de flux est représenté dans la figure 1. La stratégie de requête est détaillée en annexe I.

Analyse des données

9 L’extraction des données a été réalisée par deux auteurs (PYM et KM) selon un tableau d’extraction de données prédéfini, et les désaccords ont été résolus avec l’aide d’un troisième auteur (LL). Les données suivantes ont été extraites des documents inclus : titre du document, catégorie de document, année de publication, pathologie dépistée, population cible, nature du test, périodicité du test, niveau de preuve selon la HAS et selon l’USPSTF. Les gradations des niveaux de preuve par la HAS et l’USPSTF sont décrites dans le tableau I. Par exemple, une préconisation de dépistage dont le niveau de preuve est gradé C par la HAS correspond à un dépistage recommandé malgré son faible niveau de preuve. À l’inverse, le niveau de preuve C de l’USPSTF signifie que le dépistage n’est pas recommandé mais que son indication dépend de l’expertise du praticien et des préférences du patient.

Résultats

10 Au total, 53 recommandations de la HAS ont été incluses, concernant 74 pathologies, dont 67 à dépister (de grades A, B, C, AE ou NP), 6 à ne pas dépister et une dont la balance bénéfices-risques était incertaine (cancer du poumon). Parmi ces 53 recommandations, 66 % (n = 35) étaient publiées depuis plus de cinq ans (avant 2019). Elles contenaient 123 préconisations de dépistage, soit en moyenne 1,9 préconisation par pathologie à dépister. Parmi les pathologies à dépister, 16 concernaient des pathologies cardio-vasculaires ou métaboliques (24 %), 11 des dépistages néonataux (16 %), 11 des infections (16 %), 9 des dépistages développementaux et sensoriels (13 %), 5 des problèmes psychosociaux (8 %), 5 des cancers (incluant les prédispositions génétiques) (8 %), 4 des expositions environnementales (6 %) et 6 d’autres pathologies (9 %). Parmi les préconisations de dépistage de la HAS, 25 % présentaient un niveau de preuve gradé. Parmi les préconisations gradées, le grade « accord d’experts » (AE) était majoritaire (71 %). La périodicité du dépistage était précisée dans 75 % des cas. Les pathologies que la HAS recommandait de ne pas dépister étaient l’hypothyroïdie (sauf chez la femme enceinte à risque), l’endométriose, le cancer de la prostate, la maladie d’Alzheimer, l’infection à virus Mpox, l’infection à CMV chez la femme enceinte. La majorité des dépistages recommandés (82 %) étaient opportunistes. Les caractéristiques des dépistages recommandés par la HAS sont décrites dans le tableau II, et leur distribution est présentée dans le tableau III. Un diagramme présentant ces dépistages aux différents âges de la vie est présenté dans la figure 2.

Figure 1

Diagramme de flux

Diagramme de flux

Tableau I

Définition du grade des niveaux de preuve selon la HAS et l’USPSTF

GradeHASUSPSTF
A Preuve scientifique établie
Niveau 1
– essais comparatifs randomisés de forte puissance
– méta-analyse d’essais comparatifs randomisés
– analyse de décision fondée sur des études bien menées
Dépistage recommandé
Il existe un niveau de certitude élevé sur un bénéfice important
B Présomption scientifique
Niveau 2
– essais comparatifs randomisés de faible puissance
– études comparatives non randomisées bien menées
– études de cohortes
Dépistage recommandé
Il existe un niveau de certitude élevé sur un bénéfice modéré ou un niveau de certitude moyen sur un bénéfice moyen à important
C Faible niveau de preuve scientifique
Niveau 3
– études cas-témoins
Niveau 4
– études comparatives comportant des biais importants
– études rétrospectives
– séries de cas
– études épidémiologiques descriptives (transversale, longitudinale)
Dépistage à éventuellement réaliser en fonction du jugement professionnel et des préférences du patient
Il existe un niveau de certitude au moins moyen sur un faible bénéfice
AEAccord d’expert
D Dépistage non recommandé
Il existe un niveau de certitude moyen ou élevé sur l’absence de bénéfices ou sur des risques supérieurs aux bénéfices
I Absence de recommandation en raison d’une balance bénéfices-risques incertaine
Les preuves concernant les bénéfices et les risques sont absentes, de mauvaise qualité ou contradictoires

Définition du grade des niveaux de preuve selon la HAS et l’USPSTF

HAS : Haute Autorité de santé ; USPSTF : United States Preventive Services Task Force

11 Parmi les 67 recommandations de l’USPSTF incluses, 39 % (n = 26) étaient publiées depuis plus de cinq ans. Elles concernaient 65 pathologies, dont 30 à dépister (grade A ou B, annexe II), une à dépister éventuellement en fonction de l’expertise du clinicien et des préférences du patient (cancer de la prostate, grade C), 7 à ne pas dépister (grade D) et 28 dont la balance bénéfices-risques était incertaine (grade I, annexe III). Toutes les préconisations de dépistage de l’USPSTF comportaient un grade. Les pathologies à ne pas dépister selon l’USPSTF (grade D) étaient la sténose carotidienne, la bronchopneumopathie chronique obstructive, l’herpès génital, les cancers du pancréas, de la thyroïde, de l’ovaire et du testicule.

12 Au total, 28 % (n = 21) des 76 pathologies dont le dépistage est recommandé par la HAS ou l’USPSTF étaient communes aux deux agences. La HAS ne recommandait pas le dépistage de 9 pathologies parmi les 30 recommandées par l’USPSTF. Parmi ces 9 pathologies, deux étaient en cours d’évaluation (le risque cardio-vasculaire, la tuberculose), 5 faisaient l’objet d’un « repérage » (et non d’un dépistage) (la consommation d’alcool, de tabac et de drogues, la dépression, les violences faites aux femmes), une faisait l’objet d’une balance bénéfices-risques incertaine (le cancer du poumon) et une n’était pas recommandée (le cancer de la prostate). La HAS recommandait le dépistage de 47 pathologies supplémentaires par rapport à l’USPSTF. Parmi ces 47 pathologies, la HAS recommandait 14 dépistages parmi 28 qui présentaient une balance bénéfices-risques incertaine (grade I) selon l’USPSTF : troubles de la vision avant 3 ans, retard ou troubles du langage avant 6 ans, anxiété avant 7 ans ou risque suicidaire avant 11 ans, scoliose chez l’enfant ou l’adolescent, consommation de drogue ou d’alcool chez l’adolescent, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, hypertension oculaire, cardiopathie ischémique, infection à chlamydiae chez l’homme, anémie chez la femme enceinte, diabète gestationnel avant 24 semaines d’aménorrhée, carcinome épidermoïde cutané. La HAS recommandait aussi de dépister 33 pathologies non évaluées par l’USPSTF. Celles-ci incluaient 11 dépistages néonataux, alors que les dépistages néonataux sont exclus du périmètre de l’USPSTF. Les 22 autres pathologies concernaient principalement des dépistages pendant ou avant la grossesse, des dépistages développementaux ou sensoriels, des pathologies environnementales ou d’autres dépistages non classés ailleurs.

Tableau II

Dépistages recommandés par la HAS (ou l’ANAES)

PathologiesSourcePopulation cibleTestPériodicitéGrade HAS
Cancers ou prédispositions aux cancers
Cancer du col de l’utérusHAS 2019 F entre 25 et 30 ans
F entre 30 et 65 ans
Cytologie
Test HPV
/ 3 ans après 2 frottis normaux à 1 an d’intervalle
3 ans après la dernière cytologie normale puis / 5 ans
NP
NP
Cancer colorectalHAS 2017 Entre 50 et 74 ans
Groupes à risque élevé
Groupes à risque très élevé
Test fécal immunologique
Suivi spécialisé
Suivi spécialisé
/ 2 ans
/ 3 à 5 ans
Protocole spécifique
NP
NP
NP
Cancer du seinHAS 2015 F ≥ 25 ans
F de 50 à 74 ans
Examen clinique
Mammographie et examen clinique
1 fois / an
Tous les 2 ans
NP
NP
Prédisposition génétique au cancer du seinHAS 2015Groupes à risque Consultation d’oncogénétique
Test de mutation BRCA
Une foisNP
Carcinome épidermoïde cutanéHAS 2010Groupes à risque > 50 ansExamen cliniqueNPNP
Pathologies cardio-vasculaires et métaboliques
ObésitéHAS 2023≥ 18 ansTaille, poids, IMCAu moins une fois par anNP
HAS 2022
HAS 2011
De la naissance à 6 ans
Entre 6 et 18 ans
Entre 6 et 18 ans à risque
Taille et poids, IMC après 2 ans
Taille, poids, IMC
Taille, poids, IMC
Aux examens obligatoires de santé
Annuel/ 6 mois
NP
NP
NP
Cardiopathie ischémiqueHAS 2022 Groupes à risque
Groupes à risque
Épreuve d’effort
ECG ± avis cardiologique
Une fois
Une fois
AE
NP
Maladie rénale chroniqueHAS 2023Groupes à risqueDFG et rapport Albuminurie/créatininurieAnnuelNP
Dénutrition HAS 2019
HAS 2007
< 18 ans
≥ 18 ans et < 70 ans
≥ 70 ans
≥ 70 ans à risque
Examen clinique
Examen clinique
MNA, IMC, albuminémie
À chaque consultation
À chaque consultation/ 1 an
Plus fréquemment qu’une fois par an
AE
AE
NP
NP
Hypertension artérielle de l’adulteHAS 2016≥ 18 ansMesure de la pression artérielleNPNP
Diabète de type 2HAS 2014Groupe à risqueGlycémie à jeun/ 1 à 3 ansAE
Anévrisme de l’aorte abdominaleHAS 2012 H de 50 à 75 ans avec ATCD familial d’anévrisme de l’aorte abdominale
H de 65 à 75 ans avec ATCD de tabagisme
Échographie Doppler
Échographie Doppler
Une fois
Une fois
NP
NP
Artériopathie chronique oblitérante des membres inférieursHAS 2006Individus à risque cardio-vasculaire élevéExamen clinique, mesure de l’IPS/ 5 ansC
Infections
Hépatite virale BHAS 2023Groupes à risqueSérologie (Ag HBs, Ac anti HBs, Ac anti HBc)NPNP
HAS 2016Don du sang, d’organes, de tissus ou de cellules cSérologieÀ chaque donNP
Groupes à risqueTRODNPNP
Hépatite virale C HAS 2023
HAS 2014
Patients en attente de greffe de moelle
Usagers de drogues intraveineuses Autres groupes à risque
Groupes à risque
Sérologie (Ac totaux anti-VHC)
Sérologie
Sérologie (Ac totaux anti-VHC)
TROD
Une fois
Au moins une fois par an
NP
NP
A
NP
NP
NP
Hépatite virale DHAS 2023Groupes à risqueAc anti-VHDAnnuelAE
Infection à Chlamydia T.HAS 2018 F sexuellement actives de 15 à 25 ans
F appartenant à un groupe à risque
H sexuellement actifs à risque
PCR NP
NP
NP
NP
NP
NP
Infection à VIH HAS 2017
HAS 2015
Entre 15 et 70 ans
HSH
Autres groupes à risque
Groupes à risque
Sérologie
TROD/ADVIH
Au moins 1 fois
/ 3 mois
/ 1 an
NP
NP
NP
NP
NP
SyphilisHAS 2007Groupes à risqueSérologieNPNP
Consultation pré-conceptionnelle
Cancer du col de l’utérusHAS 2016F ayant un projet parental si dépistage recommandé non à jourFrottis cervicalUne foisNP
Incompatibilité rhésusHAS 2016F sans carte de groupe sanguinGroupe sanguin, rhésus, RAIUne foisNP
Infection à VIHHAS 2016CoupleSérologieUne foisNP
RubéoleHAS 2016F non vaccinée ayant un projet parentalSérologieUne foisNP
ToxoplasmoseHAS 2016F non immunisée ayant un projet parentalSérologieUne foisNP
Dépistages durant la grossesse
AnémieHAS 2022FEHémogramme1re consultation, 6e mois, ou en cas de symptômes d’anémieC
Anémie du post-partumHAS 2022FE à risqueHémogrammeJ1 ou J2 post-partumAE
Bactériurie asymptomatiqueHAS 2021 FE
FE à risque
Bandelette urinaire
ECBU
1 fois/mois à partir du 4e mois
1re consultation puis 1 fois/mois à partir du 4e mois
NP
NP
Trisomie 21 fœtale b HAS 2016
HAS 2017
FE
FE avec risque du test combiné [1/1000 ;1/51]
Test combiné : Échographie et marqueurs sériques
ADN fœtal
1er trimestre
2e trimestre
NP
NP
Anomalies morphologiques et de croissanceHAS 2016FEÉchographieA 11-14 SA, 20-25 SA et 30-35 SAAE
Incompatibilité rhésus cHAS 2016 FE
FE avec Rhésus D négatif
Groupe sanguin, rhésus, RAI
Rhésus, RAI
1re consultation
6e ± 8e mois
AE
AE
Diabète gestationnelc HAS 2016
HAS 2014
FE
FE à risque
FE à risque si GAJ normale
Glycosurie
Glycémie à jeun
HGPO
Tous les mois
1er trimestre
Entre 24 et 28 SA
AE
NP
NP
Hypertension artérielle gravidique et pré-éclampsieHAS 2016FEMesure de la pression artérielleTous les moisAE
Protéinurie cHAS 2016FEProtéinurieTous les moisAE
Infection à VIHHAS 2016FESérologie1re consultationAE
Syphilis cHAS 2016 FE
FE
Sérologie 1re consultation
À renouveler
AE
AE
Hépatite virale B c HAS 2023
HAS 2016
FE
FE
Sérologie
Antigène HBs
6e mois
1er trimestre
NP
AE
Portage du streptocoque BHAS 2016FEPrélèvement vaginal avec recherche du streptocoque BEntre 35 et 38 SAAE
Rubéole cHAS 2016FESérologie1re consultation et, si négative, à 18 SAAE
Toxoplasmose cHAS 2016FESérologie1re consultation et, si négative, tous les moisAE
Carie dentaireHAS 2010FEExamen bucco-dentaire par chirurgien-dentisteAu 4e moisNP
HypothyroïdieHAS 2009FE à risqueTSH, T4L1re consultationA
Vulnérabilité parentaleHAS 2005FEEntretien prénatal précoce1er trimestreNP
Dépistages néonatauxc, d
Hyperplasie congénitale des surrénalesHAS 2017Nouveau-né né après > 32 SA17-OH progestérone (buvard)Une foisNP
MucoviscidoseHAS 2015Nouveau-néStratégie TIR-PAP (buvard)Une foisNP
Déficit en MCADHAS 2011Nouveau-néMS/MS (buvard)Une foisNP
PhénylcétonurieHAS 2011Nouveau-néMS/MS (buvard)Une foisNP
Aminoacidopathies
- homocystinurie (HCY)
- leucinose (MSUD)
- tyrosinémie type 1 (TYR1)
HAS 2020Nouveau-néMS/MS (buvard)Une foisNP
Aciduries organiques
- acidurie Glutarique de type 1 (GA1)
- acidurie Isovalérique (IVA)
HAS 2020Nouveau-néMS/MS (buvard)Une foisNP
Déficits en bêta-oxydation
– déficit en 3-hydroxyacyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne longue (LCHAD)
– déficit en captation de carnitine (CUD)
HAS 2020Nouveau-néMS/MS (buvard)Une foisNP
Dépistages développementaux et sensoriels
Troubles du développement intellectuelHAS 20050 à 6 ans28 jours à 6 ans Périmètre crânien
Étapes du développement
NP
NP
NP
NP
Troubles de l’auditionHAS 2005 4e mois
9e mois
2 ans
4 ans
Adolescent
Stimulation vocale ou acoumétrie
Réaction à l’appel, Moatti, réflexe d’orientation-investigation
Évaluation du langage, voix chuchotée, jouets sonores
Évaluation du langage, entretien avec les parents, audiométrie vocale ou tonale
Évaluation du niveau sonore d’exposition
Une fois
Une fois
Une fois
Une fois
NP
NP
NP
NP
NP
NP
Troubles du langage oral et écritHAS 2005 3 ans
4 ans
6 ans
Anamnèse
ERTL4
BSEDS 5-6, ERTLA 6 ou BREV
Une fois
Une fois
Une fois
NP
NP
NP
Troubles de la vision ANAES 2002
HAS 2005
< 6 ans
Nouveau-né à risque d’amblyopie
7 à 18 ans
7 à 18 ans
Bilan visuel par le médecin généraliste
Bilan visuel par l’ophtalmologue
Anamnèse, mesure de l’acuité visuelle de loin
Test d’Ishihara
8e jour, entre 28 jours et 9 mois, entre 9 et 15 mois, entre 2 ans et demi et 4 ans, à 6 ans
Naissance puis entre 3 et 12 mois
Tous les 2 à 3 ans ou plus souvent si ATCD familiaux de myopie
Une fois
NP
NP
NP
NP
Troubles des apprentissagesHAS 20057 à 18 ansPoser des questions sur les résultats scolaires et demander la lecture à voix haute de quelques lignesAu CE2, à l’entrée en 6e, et en cas d’infléchissement scolaireNP
Anomalies du développement pubertaireHAS 2005Enfant et adolescentStades de développement pubertaireNPNP
ScolioseHAS 2005Période pré-pubertaire et adolescenceBending Test d’AdamsNPNP
Problèmes psychosociaux
Conduites à risque, troubles des conduites, idées suicidaires, troubles oppositionnels : consommation de toxiques, absentéisme scolaire, violences subies, relations sexuelles précoces ou non protégéesHAS 20057 à 18 ansAnamnèse, auto-questionnaire transversal (non précisé), questionnaire TSTS-CAFARD et ADOSPANPNP
Risques liés à la sexualitéHAS 2005AdolescentAnamnèse (relations sexuelles, relations non consenties)NPNP
Idées et conduites suicidairesHAS 2021Adolescent > 12 ansQuestionnaire BITSNPC
AnxiétéHAS 20057 à 18 ansAnamnèseNPNP
Expositions environnementales
Complications de l’exposition professionnelle à la silice microcristalline : silicose, maladie chronique obstructive des voies aériennes, insuffisance rénale chroniqueHAS 2021 Groupes à risque 1 et 2
Groupes à risque 1
Groupes à risque 2
Groupes à risque 1
Groupes à risque 2
Consultation médicale
Radiographie thoracique, créatininémie
Radiographie thoracique, créatininémie
Épreuve fonctionnelle respiratoire
Épreuve fonctionnelle respiratoire
/ 2 ans puis / 5 ans en SPP-E
/ 4 ans après 20 ans d’exposition puis / 5 ans en SPP-E
/ 2 ans après 10 ans d’exposition puis / 5 ans en SPP-E
/ 4 ans
/ 2 ans
NP
NP
NP
NP
NP
Exposition à l’arsenic dans les solsHAS 2020Groupes à risqueDépistage biométrologique (prélèvement sanguin)Une foisB
Poussières de boisSFMT 2011 – label HAS-INCaGroupes à risqueNasofibroscopie/ 2 ansAE
Pathologies pulmonaires secondaires à l’exposition professionnelle à l’amianteeHAS 2010Groupes à risqueTDM thoracique/ 5 ans si exposition forte, sinon à répéter / 10 ansNP
Autres
Risque hémorragique pré-opératoireHAS 2022Chirurgie à risque hémorragique, ou chirurgie majeure chez un patient fragileNFS, ferritineNPA
Risque hémorragique per-opératoire (dépistage trouble de l’hémostase)HAS 2022H ou F en cours d’opérationTamponnement chirurgicalNPC
DMLAHAS 2022 Groupes à risque
Groupes à risque
Examen ophtalmologique
Auto-examen par le patient
Tous les 1 à 2 ans
NP
NP
NP
Hypertension oculaireHAS 2022 Groupes à risque
NP
Autour d’un cas, au premier degré familial
Mesure de la pression intra-oculaire
Mesure de la pression intra-oculaire
Mesure de la pression intra-oculaire
NP
À chaque consultation ophtalmologique
NP
A
AE
AE
Helicobacter pyloriHAS 2017 Groupes à risque 1
Groupes à risque 2
Sérologie H pylori
Gastroscopie avec biopsie
Une fois
Une fois
NP
NP
Luxation congénitale de hancheHAS 2013Nouveau-né et nourrissonExamen cliniqueÀ chaque examen jusqu’à l’âge de la marcheNP
Carie dentaireHAS 2010Population généraleConsultation par un dentisteAnnuel entre 6 et 18 ans fNP

Dépistages recommandés par la HAS (ou l’ANAES)

ADVIH : Autotest de Dépistage du VIH, AE : Accord d’Expert, ATCD : antécédent, BSEDS : Bilan de Santé – Évaluation du Développement pour la Scolarité à 5-6 ans, BITS : Brimades Insomnie Tabac Stress, BRCA : BReast CAncer, BREV : Batterie Rapide d’ÉValuation des fonctions cognitives, DFG : Débit de Filtration Glomérulaire, ECBU : Examen CytoBactériologique des Urines, ERTL : Épreuve de Repérage des Troubles du Langage, F : Femme, FE : Femme enceinte, H : Homme, HbA1c : hémoglobine glyquée, HGPO : HyperGlycémie Provoquée par voie Orale, HPV : Human PapillomaVirus, HSH : Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes, IMC : Indice de Masse Corporelle, INCa : Institut National du Cancer, IPS : Index de Pression Systolique, MCAD : Acyl-CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne, MNA : Mini Nutritional Assessment, MS/MS : spectrométrie de masse en tandem, NP : Non Précisé, SA : Semaines d’Aménorrhée, SPP-E : suivi post-professionnel et post-exposition, RAI : Recherche d’Agglutinines Irrégulières, TIR-PAP : trypsine immunoréactive-protéine associée à la pancréatite, TROD: Test Rapide d’Orientation Diagnostique, TSTS-CAFARD : Traumatologie, Sommeil, Tabac, Stress, Cauchemars, Agression, Fumeur quotidien, Absentéisme, Ressenti Désagréable familial, VHC : virus de l’hépatite C
a : La HAS et l’USPSTF considèrent que le surpoids et l’obésité de l’adulte relèvent du repérage plutôt que du dépistage
b : La HAS ne recommande pas le dépistage de la trisomie 21 mais l’information sur ce dépistage
c : Dépistages obligatoires
d : Seuls les dépistages néonataux ayant fait l’objet d’une recommandation HAS figurent dans ce tableau
e : La HAS indique que « compte tenu du droit du sujet exposé à l’amiante de connaître son état de santé et de l’existence de dispositifs de réparation, un examen TDM thoracique est proposé » (HAS)
f : Le programme de prévention et de dépistage « M’T dents » promu par l’Assurance maladie ne recommande qu’un contrôle tous les trois ans à partir de l’âge de 6 ans et jusqu’à 18 ans inclus
Tableau III

Distribution des caractéristiques des dépistages recommandés par la HAS

N (%)
Pathologies dépistéesN = 67 pathologies
  Pathologies cardio-vasculaires et métaboliques16 (23,9)
  Infections11 (16,4)
  Dépistages néonataux a11 (16,4)
  Dépistages développementaux et sensoriels9 (13,4)
  Problèmes psychosociaux5 (7,5)
  Expositions environnementales4 (6,0)
  Cancers (ou prédispositions génétiques)5 (7,5)
  Autres6 (9,0)
Organisation
  Dépistage opportuniste54 (81,8)
  Dépistage organisé c14 (21,2)
Populations dépistées dN = 123 préconisations
  Adultes61 (49,6)
  Enfants et adolescents (2-17 ans)29 (23,6)
  Nourrissons (< 2 ans)19 (15,4)
  Femmes enceintes25 (20,3)
Périodicité
  Définie91 (74,0)
  Non définie32 (26,0)
Grade e
  A4 (3,3)
  B1 (0,8)
  C4 (3,3)
  Accord d’expert22 (17,9)
  Non défini92 (74,8)

Distribution des caractéristiques des dépistages recommandés par la HAS

a : Il existe 13 dépistages néonataux recommandés au 1 janvier 2023, parmi lesquels 11 ont fait l’objet d’une recommandation de la HAS
c : La somme dépasse 66 car les dépistages du colon et du sein sont à la fois organisés et opportunistes (selon le profil de risque)
d : La somme dépasse 123 car certaines populations cibles recouvrent différentes classes d’âge (par exemple, le dépistage du VIH entre 15 et 75 ans)
e : La signification des grades est présentée dans le tableau I

Discussion

13 Cette synthèse des recommandations de dépistage de la HAS met en évidence la grande diversité des pathologies à dépister en France (n = 67), dont seulement quatre cancers et une prédisposition génétique au cancer. La HAS préconise le dépistage de plus du double de pathologies par rapport à l’USPSTF, bien que l’USPSTF ait publié un plus grand nombre de recommandations. Les caractéristiques de ces dépistages, notamment leur niveau de preuve et leur périodicité, n’ont pas été décrites systématiquement par la HAS, contrairement à l’USPSTF.

14 Seules une minorité de pathologies font l’objet d’un dépistage recommandé à la fois par la HAS et l’USPSTF. Bien que le périmètre d’évaluation de ces deux agences ne soit pas strictement superposable, notamment concernant les dépistages néonataux, cette différence majeure est principalement liée à une différence de méthode d’élaboration des recommandations de dépistage. En effet, les différents types de recommandations de la HAS peuvent contenir des préconisations de dépistage sans que la recommandation soit dédiée à ce dépistage, alors que l’USPSTF élabore des recommandations dédiées à chaque dépistage. Cette différence de méthode a des implications concernant le niveau de preuve des préconisations et la composition des groupes de travail. D’une part, l’absence de recommandations dédiées limite l’évaluation complète des balances bénéfices-risques et coût-efficacité des dépistages. Cela peut expliquer la multiplication des pathologies à dépister sans indication du niveau de preuve ou avec le grade « accord d’experts » ainsi que le très faible nombre de recommandations pour lesquelles le rapport bénéfices-risques était jugé incertain. En particulier, la HAS recommande de dépister la moitié des pathologies dont la balance bénéfices-risques est jugée incertaine par l’USPSTF ; c’est le cas par exemple du dépistage de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (17). D’autre part, les professionnels sollicités par la HAS sont majoritairement des cliniciens spécialistes issus des soins secondaires ou tertiaires, alors que les professionnels impliqués dans les recommandations de l’USPSTF sont majoritairement des praticiens de soins primaires ou de santé publique experts en prévention et en médecine fondée sur les preuves (18). Au Royaume-Uni, le United Kingdom National Screening Committee (UK NSC) est un comité indépendant du National Institute for Health and Care Excellence (NICE) dont les recommandations sont dédiées au dépistage, comme celles de l’USPSTF. Il recommande de dépister 32 pathologies, soit un nombre proche de celui de l’USPSTF (19).

Figure 2

Diagramme des dépistages recommandés par la HAS aux différents âges de la vie

Diagramme des dépistages recommandés par la HAS aux différents âges de la vie

15 Cette synthèse met en évidence plusieurs limites potentielles au bon usage des préconisations de dépistage de la HAS par les praticiens de soins primaires et les patients. Premièrement, l’absence de recommandations dédiées aux dépistages complique la recherche des préconisations par les praticiens. En effet, elles sont présentées dans des documents de différents types et qui contiennent souvent un grand nombre d’informations. Deuxièmement, certaines recommandations de la HAS contiennent des préconisations contradictoires concernant un même dépistage. Par exemple, la recommandation de prise en charge du syndrome du nez vide inclut une préconisation de dépistage des troubles anxio-dépressifs de l’adulte (20), alors qu’une recommandation plus récente centrée sur l’épisode dépressif de l’adulte (21) ne comportait aucune préconisation de dépistage. Troisièmement, l’absence fréquente de gradation du niveau de preuve des préconisations limite la priorisation des dépistages les plus pertinents : cette priorisation est nécessaire du point de vue du praticien en raison du temps contraint des consultations et pour le patient afin d’organiser au mieux ses soins préventifs (8). Par exemple, la préconisation de dépistage du carcinome épidermoïde cutané n’est pas gradée et la HAS admet que « le bénéfice d’un tel dépistage en termes de santé publique n’est pas connu ».

Forces et limites

16 Cette revue systématique est la première à identifier et à décrire les dépistages recommandés par la HAS. Un travail mené en 2005 avait identifié les dépistages prévus par des mesures législatives ou réglementaires en France (22).

17 Malgré le requêtage du texte intégral des documents de la catégorie « recommandations et guides » de la HAS, il est possible que cet inventaire ne soit pas parfaitement exhaustif. En particulier, les documents de type « avis et décisions de la HAS » (plus de 6 000) ne font pas partie de la catégorie « recommandations et guides » et peuvent pourtant parfois contenir des préconisations de dépistage. De plus, les dépistages néonataux en France n’ont pas tous fait l’objet d’une recommandation de la HAS.

18 La sélection des recommandations de la HAS à partir du terme de « dépistage » limite aussi l’exhaustivité de cet inventaire. Par exemple, le carcinome épidermoïde fait l’objet d’un « dépistage » tandis que le mélanome fait l’objet d’un « diagnostic précoce » selon la HAS. De même, les consommations de toxiques chez l’adolescent font l’objet d’un « dépistage » tandis que la consommation d’alcool de l’adulte fait l’objet d’un « repérage ». Enfin, la HAS ne recommande pas explicitement le dépistage de l’ostéoporose mais préconise une ostéodensitométrie dans certains groupes à risque asymptomatiques. Ce constat met en évidence des divergences conceptuelles entre les groupes de travail de la HAS.

Perspectives

19 L’élaboration par la HAS de recommandations dédiées aux dépistages et appliquant un cadre méthodologique spécifique pourrait améliorer leur bon usage par les praticiens et les patients. Des cadres méthodologiques pour l’évaluation des dépistages ont été proposés par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) en 2003 (23), par l’OMS en 2020 (24) ou par l’USPSTF en 2023 (15). Ce cadre pourrait intégrer une terminologie unifiée concernant le dépistage, le repérage et le diagnostic précoce. Les expertises sollicitées pourraient être diversifiées : à la fois spécifiques (spécialistes de la pathologie, méthodologistes) et transversales (praticiens de soins primaires, de santé publique). Le niveau de preuve de chaque préconisation devrait être systématiquement évalué. La standardisation du format des recommandations faciliterait l’accès à l’information par les praticiens, notamment leur intégration avec les dossiers médicaux électroniques. Chaque recommandation de dépistage pourrait inclure ou indiquer des supports d’information sur les bénéfices et les risques associés, utilisables par les praticiens et les patients dans le cadre d’une prise de décision partagée. Une information éclairée est en effet importante chez des patients asymptomatiques et elle peut améliorer leur participation aux dépistages (11). Ces exigences vont dans le sens du programme pour l’amélioration de l’impact des recommandations de la HAS (25).

20 Cet inventaire sert actuellement de support au développement d’un outil de santé numérique évaluant l’éligibilité des patients consultant en médecine générale à l’ensemble des dépistages recommandés par la HAS.

Conclusion

21 L’organisation à l’échelle nationale ou européenne de l’élaboration de recommandations dédiées aux dépistages, systématiquement issues d’un cadre méthodologique et conceptuel adapté, et incluant la présentation de leur niveau de preuve, est attendue pour améliorer leur qualité et leur bon usage par les praticiens et les patients. Elle devrait impliquer des spécialistes en soins primaires, en santé publique, en sciences humaines, ainsi que des représentants d’usagers.


Annexes

Annexe I : Stratégie de recherche

22 HAS : Date de recherche 19/10/2023, site has-sante.fr

23 À l’aide de l’outil de recherche avancée disponible sur le site has-sante.fr ; recherche par mot-clé en texte libre « dépistage » ou « dépister » dans le texte intégral, sans limite de date ; filtrage par type de publication « Recommandations et Guides », 923 résultats

24 Sur le site has-sante.fr, le requêtage du type de publication « recommandations et guides » fournit les types de documents suivants (les types de documents inclus sont suivis d’un astérisque) :

Recommandation vaccinale
Recommandation de bonne pratique*
Guide maladie chronique
Études et Rapports
Outil d’amélioration des pratiques professionnelles*
Consultation publique
Guide méthodologique
FORMATION
Flash sécurité patient
Recommandation en santé publique*
Guide des actes et prestations
Référentiel
Panorama
Guide parcours de soins*
Réponses rapides dans le cadre de la COVID
rapport
Avis du Conseil pour l’engagement des usagers
Réponses rapides dans le cadre du COVID 19
Réponses rapides dans le cadre du COVID
Réponses rapides dans le cadre de la COVID 19

25 USPSTF Date de recherche : 19/10/2022

26 Site : https://www.uspreventiveservicestaskforce.org

27 Onglet « recommendations », « published recommandations » avec filtres appliqués : Published, Screening

Annexe II : Dépistages recommandés par l’USPSTF

PathologiesSourcePopulation cibleTestFréquence / PériodeGrade
Maladies Infectieuses
Tuberculose latenteaUSPSTF 2023Groupes à risqueIDR à la tuberculineAu moins une fois, et opportunisteB
Infection à Chlamydia T. et à gonocoqueUSPSTF 2021 F ≤ 24 ans sexuellement actives
F > 24 ans avec facteur de risque
PCR
PCR
NP
NP
B
B
SyphilisUSPSTF 2022Adolescents et adultes sexuellement actifs et à risqueSérologieOpportuniste, ou au moins 1 fois / an si HSH ou atteint du VIHA
Infection à VIHUSPSTF 2019 Entre 15 et 65 ans
Groupes à risque
Sérologie1 Au moins 1 fois
Au moins 1 fois / an
A
A
Hépatite virale BUSPSTF 2020Adolescents et adultes à risqueAg HBsOpportunisteB
Hépatite virale CUSPSTF 2020H ou F de 18 à 79 ansAc anti-VHC1 fois, ou régulièrement si usager de droguesB
Cancers
Cancer du col de l’utérusUSPSTF 2018 F de 21 à 65 ans
F de 30 à 65 ans
Cytologie seule
Cytologie et/ou test HPV
Tous les 3 ans
/ 3 ans si cytologie, / 5 ans si test HPV +- cytologie
A
A
Cancer du seinUSPSTF 2016 F de 50 à 74 ans
F de 40 à 49 ans à risque
Mammographie
Mammographie
Tous les 2 ans
Tous les 2 ans
B
C
Prédisposition génétique au cancer du seinUSPSTF 2019F avec ATCD personnel ou familial de cancer du sein, de l’ovaire, du péritoine, ou ATCD familial de mutation BRCA 1/2QuestionnaireUne foisB
Cancer colorectalUSPSTF 2021 H ou F de 50 à 75 ans
H ou F de 45 à 49 ans
H ou F de 76 à 85 ans
Au choix : Test fécal immunologique ou Stool DNA-FIT ou coloscanner ou sigmoïdoscopie ou sigmoïdoscopie + FIT, ou coloscopieEntre une fois par an et une fois tous les 10 ans selon le test choisi A
B
C
Cancer du poumon bUSPSTF 2021H ou F de 50 à 80 ans, fumeurs >20 PA actifs ou sevrés depuis moins de 15 ans et avec PEC curative de cancer envisageableScanner faible dose1 fois /anB
Cancer de la prostatecUSPSTF 2018H de 55 à 69 ans asymptomatiques après décision individualiséePSAC
Maladies cardio-vasculaires et métaboliques
Risque cardio-vasculaire aUSPSTF 202240 à 75 ansCalcul du risque cardio-vasculaireNPB
Tabac dUSPSTF 2021AnamnèseTous les adultesÀ chaque consultationA
Hypertension artérielleUSPSTF 2021≥ 18 ansMesure de la pression artérielle - H et F ≥ 40 ans et à risque : annuel
- H ou F de 18 à 39 ans : tous les 3 à 5 ans
A
A
Diabète de type 2USPSTF 202135 à 70 ans avec IMC ≥ 25GAJ ou HGPO ou HbA1cTous les 3 ansB
Anévrisme de l’aorte abdominaleUSPSTF 2019 H de 65 à 75 si ATCD de tabagisme
H de 65 à 75 sans ATCD de tabagisme
Échographie Doppler Une fois
Une fois
B
C
Consommation d’alcool dUSPSTF 2018Questionnaire AUDIT-C, SASQ≥ 18 ansOpportunisteB
Surpoids et obésité de l’enfant et de l’adolescentUSPSTF 2017≥ 6 ans et adolescentsTaille, poids, IMCNPB
Problèmes psychosociaux
Dépression aUSPSTF 2023 F enceintes et en post-partum
Tous les adultes
Échelle de dépression postnatale d’Édimbourg
PHQ ou GDS
Une fois B
B
Anxiété de l’adulteUSPSTF 2023< 65 ansGeneralized Anxiety Disorder ScaleAu moins une fois, et opportunisteB
Dépression à l’adolescenceUSPSTF 202212 à 18 ansQuestionnaires (PHQ-9, PHQ-A, Center for Epidemiologic Studies Depression Scale)Au moins une fois, et opportunisteB
Anxiété de l’enfantUSPSTF 20228 à 18 ansQuestionnaires (SCARED, Social Phobia Inventory)RégulièrementB
Consommation de droguesUSPSTF 2020≥ 18 ansQuestionnaires NIDA Quick Screen, TAPSNPB
Femmes victimes de violences au sein du couple dUSPSTF 2018AnamnèseFemmes en âge de procréerUne fois par anB
Autres dépistages
OstéoporoseUSPSTF 2018F ≥ 65 ans, F < 65 ans à risqueOstéodensitométrieUne foisB
Troubles de la visionUSPSTF 20173 à 5 ansBilan visuelUne foisB
Dépistages durant la grossesse
Diabète gestationnelUSPSTF 2021FEHGPO ou GAJAprès 24 SAB
Hépatite virale CUSPSTF 2020FESérologie1re consultationB
Bactériurie asymptomatiqueUSPSTF 2020FEECBU1 fois entre 12 et 16 SAB
Infection à VIHUSPSTF 2019FE à risqueSérologie1er et 3e trimestresA
Hépatite virale BUSPSTF 2019FESérologie1re consultationA
SyphilisUSPSTF 2018 FE
FE à risque
Sérologie
Sérologie
1re consultation
À renouveler
A
A
Hypertension artérielle gravidique et pré-éclampsieUSPSTF 2023FEMesure de la pression artérielleÀ chaque consultationB
Incompatibilité rhésusUSPSTF 2004 FE
FE avec Rhésus D négatif
Rhésus 1re consultation
A 24-28 SA
A
B
PA : paquets-année, PEC : prise en charge, PCR : Polymerase chain reaction, F : femme, FDR : facteur de risque, IDR : intradermo-réaction, ATCD : antécédent, SA : semaines d’aménorrhée, H : homme, NIDA : National Institute of Drug Abuse, NP : non précisé, PHQ : Patient Health Questionnaire, GDS : Geriatric Depression Scale, SASQ : Single Alcohol Screening Questionnaire, SCARED : Screen for Child Anxiety RElated Disorders, TAPS : Tobacco, Alcohol, Prescription medications, and other Substance
a : Dépistage recommandé par l’USPSTF, ne faisant pas l’objet d’une recommandation de l’HAS (ni de l’ANAES)
b : Dépistage recommandé par l’USPSTF, en cours d’évaluation par la HAS
c : Dépistage recommandé par l’USPSTF, proscrit par la HAS
d : Recommandé comme un dépistage par l’USPSTF et comme un repérage par la HAS

Annexe III : Dépistages à proscrire selon l’USPSTF (grade D) ou à la balance bénéfices-risques incertaine (grade I)

DépistagesSourcePopulation cibleTestGrade
Maladies infectieuses
  Infection génitale herpétiqueUSPSTF 2023Adolescents et adultes, y compris les personnes enceintesSérologieD
  Infection à Chlamydia T. et à gonocoqueUSPSTF 2021Hommes sexuellement actifsPCRI
  Bactériurie asymptomatiqueUSPSTF 2019H ou F non enceintesECBUD
  Herpès génitalUSPSTF 2016Adolescents et adultes (y compris F enceintes)SérologieD
Néoplasies
  Cancer de la peauUSPSTF 2023Adolescents et adultesExamen clinique (règle ABCDE, dermoscopie, etc.)I
  Cancer du pancréasUSPSTF 2019AdultesÉchographie, Scanner, IRM ou marqueurs sériquesD
  Cancer du seinUSPSTF 2019Femmes non à risqueRecherche BRCAD
  Cancer de la prostateUSPSTF 2019H ≥ 70 ansPSAD
  Cancer ovarienUSPSTF 2018FÉchographie trans-vaginale ou dosage du CA 125D
  Cancer du col de l’utérusUSPSTF 2018F ≤ 21 ans ou F ≥ 65 ans non à risqueCytologie ou test HPVD
  Cancer de la thyroïdeUSPSTF 2017AdultesPalpation ou échographieD
  Cancers de la boucheUSPSTF 2013AdultesExamen cliniqueI
  Cancer des testiculesUSPSTF 2011H adolescents ou adultesExamen testiculaireD
  Cancer de la vessieUSPSTF 2011AdultesBandelette urinaire, cytologie urinaire, recherche de biomarqueurs urinairesI
Pathologies cardio-vasculaires
  Prédiabète et diabèteUSPSTF 2022Enfants et adolescentsGlycémie à jeun, Hba1c, HGPOI
  Fibrillation auriculaireUSPSTF 2022> 50 ansECG, applications mobilesI
  Sténose de l’artère carotidienneUSPSTF 2021> 18 ansÉchographie DopplerD
  Hypertension artérielle de l’enfant ou de l’adolescentUSPSTF 2021Enfants et adolescentsMesure de la tension artérielleI
  Anévrisme de l’aorte abdominaleUSPSTF 2019F sans ATCD de tabagisme ni ATCD familial d’AAAÉchographie DopplerD
F de 65 à 75 si ATCD de tabagisme ou ATCD familial d’AAAI
  Maladie cardio-vasculaireUSPSTF 2018Adultes à faible risque CVECGD
Adultes à risque CV modéré à élevéECGI
  Artériopathie chronique oblitérante des membres inférieursUSPSTF 2018Population générale ou groupe à risqueMesure de l’IPSI
  Cardiopathie ischémiqueUSPSTF 2018H à risque CV modéré ou hautECGI
  Consommation d’alcool dUSPSTF 201812 à 17 ansQuestionnairesI
  Risque cardio-vasculaire (facteurs de risques non traditionnels)USPSTF 2018> 18 ansIPS, score calcique, CRPI
  Anomalies du bilan lipidiqueUSPSTF 2016< 21 ansExploration d’Anomalies Lipidiques (EAL)I
Dépistages durant la grossesse
  DiabèteUSPSTF 2021F enceinte avant 24 SAGlycémie à jeun ou HGPOI
  Vaginose bactérienne pendant la grossesseUSPSTF 2020F enceinte à faible risque d’accouchement prématuréPrélèvement vaginalD
F enceinte à risque d’accouchement prématuréPrélèvement vaginalI
  AnémieUSPSTF 2015F enceinteNFS, ferritineI
Problèmes psychosociaux
  Anxiété de l’adulteUSPSTF 2023Adultes de 65 ans ou plusQuestionnairesI
  Anxiété de l’enfantUSPSTF 2022Enfants de 7 ans ou moinsQuestionnairesI
  Risque suicidaire de l’adulteUSPSTF 2023AdultesQuestionnairesI
  Dépression et risque suicidaire de l’enfantUSPSTF 2022Enfants de 11 ans ou moinsQuestionnairesI
  Troubles du comportement alimentaireUSPSTF 2022Adolescents et adultesIMC, QuestionnairesI
  Consommation de drogueUSPSTF 2021AdolescentsQuestionnairesI
  Consommation d’alcoolUSPSTF 2018Adolescents entre 12 et 17 ansQuestionnairesI
  MaltraitanceUSPSTF 2018Enfants et adolescents jusqu’à 18 ansNPI
Dépistages développementaux et sensoriels
  Baisse d’acuité visuelle de la personne âgéeUSPSTF 2022> 65 ansMesure de l’acuité visuelleI
  Hypoacousie de la personne âgéeUSPSTF 2021> 50 ansMesure de l’acuité auditiveI
  Glaucome chronique à angle ouvertUSPSTF 2022> 40 ansTonométrie (mesure de la pression intraoculaire), fond d’œil, périmétrie, gonioscopie, pachymétrie, OCTI
  ScolioseUSPSTF 2018Entre 10 et 18 ansExamen clinique, radiographieI
  Troubles de la visionUSPSTF 2017Enfant avant 3 ansBilan visuel à la recherche d’amblyopie ou de ses facteurs de risqueI
  AutismeUSPSTF 201618 à 30 moisM-CHATI
  Trouble ou retard du langageUSPSTF 2015< 6 ansQuestionnairesI
Expositions environnementales
  SaturnismeUSPSTF 2019Enfants < 6 ans et femmes enceintesQuestionnaires ou PlombémieI
Autres dépistages
  Bronchopneumopathie chronique obstructiveUSPSTF 2022> 18 ansQuestionnaire et spirométrieD
  Syndrome d’apnée obstructive du sommeilUSPSTF 2022> 18 ansQuestionnaire et polysomnographieI
  Carence en vitamine DUSPSTF 2021> 18 ans hors grossesseDosage sanguin (25-OH vitamine D3)I
  Troubles cognitifsUSPSTF 2021> 65 ansMMSE, etc.I
  Maladie cœliaqueUSPSTF 2017Enfants, adolescents, adultesIgA anti-transglutaminaseI
  Pathologies gynécologiques (sauf cancer du col utérin)USPSTF 2017Femmes adultes non enceintes qui ne présentent pas de risque accru pour une affection gynécologique spécifiqueExamen clinique gynécologique périodiqueI
  Anémie du nourrissonUSPSTF 20156 à 24 moisNFSI
  HypothyroïdieUSPSTF 2015Adultes non enceintesTSHI
AAA : anévrisme de l’aorte abdominale, F : Femme, H : Homme, ATCD : Antécédent, CV : cardio-vasculaire, ECG : électrocardiogramme, HGPO : HyperGlycémie Provoquée par voie Orale, M-CHAT : Modified Checklist for Autism in Toddlers, MMSE : Mini-Mental State Examination, PSA : antigènes spécifiques de la prostate

Bibliographie

Références


Mots-clés éditeurs : Médecine préventive, Pratique factuelle, Santé publique, Dépistage

Mise en ligne 12/11/2024

https://doi.org/10.3917/spub.245.0015

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