Introduction
1 La faible atteinte des niveaux recommandés d’activité physique (AP) pour la santé des enfants et des adolescents est une préoccupation croissante de santé publique (1). Parmi l’ensemble de ses bienfaits, l’atteinte des niveaux recommandés d’AP pour la santé a été associée, par exemple, à une amélioration de la capacité cardiorespiratoire et à un risque réduit de surpoids et d’obésité, deux facteurs associés à long terme à une réduction du risque de mortalité prématurée (2-5). Plus spécifiquement, l’AP d’intensité modérée à vigoureuse (APMV) a un impact plus important sur la santé des jeunes par rapport à l’AP d’intensité légère (4). Les directives de l’OMS recommandent au moins une heure d’APMV par jour pour les enfants et les adolescents (6).
2 L’AP se déroule dans divers contextes sociaux et pratiques sociales, tels que les clubs de sport, l’éducation physique et sportive, les déplacements actifs ou encore les activités de loisirs non organisées par des institutions. Des études antérieures ont démontré que les pratiques d’activités dites sportives, qu’elles soient réalisées au sein ou en dehors d’une institution (en club ou en dehors d’un club), étaient les pratiques sociales d’AP qui contribuaient le plus à l’APMV chez les enfants et les adolescents (7-9). Par exemple, Sprengeler et al. (2019) montraient que les adolescents allemands cumulaient 71 minutes d’APMV quotidienne les jours où ils s’engageaient dans une pratique sportive en club, alors que les jours sans l’APMV totale n’atteignaient que 47 minutes. Kokko et al. (2018) montraient que les adolescents européens qui pratiquaient régulièrement un sport en club étaient de 2 à 6 fois plus susceptibles de respecter les recommandations d’AP pour la santé. Fait intéressant, cette relation était significativement plus prononcée chez les jeunes Français, avec des odds ratios allant de 4,9 à 8,2, alors qu’ils ne dépassaient jamais 3,9 dans les autres pays étudiés. Dans cette dernière étude, l’approche française de la question sur le sport différait de celles des autres pays. En France, les chercheurs demandaient aux adolescents s’ils « […] pratiquaient un sport pendant leur temps libre […] », tandis que dans les autres pays, seule la participation en club (association sportive) était prise en compte. Cela suggère que le lien plus marqué entre pratique sportive et niveau d’AP en France pourrait avoir été provoqué par la méthodologie de mesure du sport qui incluait à la fois le contexte club et hors-club. D’un point de vue scientifique et de santé publique, cela incite à considérer à la fois la pratique sportive au sein – et en dehors – des clubs dans les études et les programmes qui s’intéressent à la relation entre le sport et l’AP, et le sport et le développement en général (10). Les résultats d’une autre étude menée par Jago et al. (2017) auprès de jeunes Britanniques montraient également que la participation en club était l’un des contextes les plus bénéfiques pour l’APMV totale quotidienne. De plus, la participation à un contexte d’AP (club, hors-club, école, transport actif, etc.) était fortement liée à la participation à d’autres contextes d’AP. Ces résultats montrent qu’il existerait un style de vie physiquement actif qui se manifesterait au sein des multiples contextes sociaux de l’AP, et en outre, que la promotion d’un contexte particulier de participation à l’AP pourrait bénéficier aux autres par effet de « ricochet ».
3 Dans la présente étude, nous nous sommes intéressés à la pratique sportive (en club et hors-club) en raison de ses conséquences directes et indirectes sur l’atteinte des niveaux recommandés d’AP pour la santé chez les jeunes. À l’adolescence, la participation sportive est par ailleurs prédictive des niveaux globaux d’AP à l’âge adulte (11) et offre des avantages psychologiques et sociaux spécifiques indépendants de l’AP (12).
4 Malgré l’importance de l’AP pour la santé, de nombreuses études internationales ont montré que l’inactivité physique augmente de l’enfance à l’adolescence. Alors qu’une proportion élevée d’enfants de 7 ans atteint les niveaux recommandés d’AP, cette proportion diminue jusqu’à la fin de l’adolescence (13-15). Cette tendance est corrélée au déclin de l’engagement sportif avec l’avancée en âge (16-18). Pour les politiques publiques de l’AP, ces études suggèrent que la problématique de l’inactivité physique à l’adolescence (incluant le faible engagement sportif) pourrait être traitée à partir d’initiatives de prévention de l’abandon, plutôt qu’en cherchant principalement à attirer de nouveaux pratiquants. C’est le concept de politique de rétention sportive, à notre connaissance développé pour la première fois en Australie par Eime et al. (2016) comme une alternative au modèle classique de promotion du sport qui se concentre principalement sur le recrutement de nouveaux participants (19).
5 Cependant, la nécessité de développer une politique de rétention varie en fonction des pays (5, 17, 20-22). Par exemple, alors qu’un déclin du niveau d’AP était observé de l’enfance à l’adolescence en Australie, en Angleterre, en Finlande ou en Norvège, cette tendance était moins apparente au Brésil (20-24). Ces variations encouragent au développement d’études par pays pour mesurer l’ampleur du déclin de l’AP au fil du temps.
6 Nous soutenons également que les inégalités sociales d’AP régulièrement constatées entre filles et garçons, et en fonction des milieux sociaux, pourraient être réduites en développant un mélange d’initiatives de rétention et de recrutement sportif. Encore une fois, cet équilibre se doit d’être précisé en fonction des pays étudiés (25).
7 Par exemple, en Angleterre, aucune différence d’AP entre les filles et les garçons de 10 à 14 ans n’était constatée (21), suggérant l’absence de besoin de développer davantage d’initiatives de rétention ou de recrutement sportif à destination des filles ou des garçons. En revanche, des études menées auprès de jeunes Finlandais et Brésiliens révélaient que les filles étaient moins physiquement actives à partir de l’âge de 12 ans et étaient plus susceptibles de réduire leur niveau d’AP avec l’âge par rapport aux garçons (5, 20, 22). Ces résultats suggèrent le besoin de développer à la fois davantage d’initiatives de recrutement et de rétention à destination des filles pour réduire les écarts de participation à l’AP. Finalement, une autre étude menée auprès de jeunes Australiens montrait des différences de niveaux d’AP entre les garçons et les filles dès l’âge de 10 ans, sans augmentation d’inégalité jusqu’à l’âge de 17 ans (17), suggérant ici que l’écart entre les sexes est plutôt le résultat d’inégalité de recrutement que d’inégalité d’abandon, ce qui soutient le développement d’initiatives de recrutement sportif ciblant les jeunes filles.
8 Ces variations entre pays incitent au développement d’études spécifiques par pays pour aider à l’élaboration de politiques sportives et d’AP fondées sur des données. Étonnamment, parmi plus de 140 études identifiées au sein de la littérature internationale ayant examiné les trajectoires d’activité physique et sportive de l’enfance à l’adolescence, aucune n’a été menée en France (13-15).
Objectifs de cette étude
9 Le premier objectif de cette étude était d’examiner la proportion d’adolescents français qui sont (SP), ont été (DO) ou n’ont jamais été (NBSP) pratiquants sportifs réguliers.
10 Le deuxième objectif était de déterminer s’il y avait des différences statistiquement significatives dans les taux SP, DO et NBSP en fonction du sexe et du statut socioéconomique (SES).
11 S’il y avait des différences statistiquement significatives dans les taux SP entre deux sous-populations, le dernier objectif de cette étude était de déterminer dans quelle mesure elles étaient dues à des différences d’abandon (DO) ou de recrutement (NBSP).
Matériels et méthodes
12 Cette étude faisait partie d’une collecte de données plus vaste visant à déterminer la relation entre activités physiques et sportives et santé d’un échantillon représentatif d’adolescents français du troisième département le plus peuplé de France (Bouches-du-Rhône, sud-est de la France : 2 000 000 d’habitants). Afin d’assurer la représentativité de l’échantillon, dix-huit lycées publics avaient été sélectionnés aléatoirement pour refléter les disparités géographiques et socioéconomiques de la population de ce département selon le dernier recensement de 2017 (26).
13 L’inclusion des établissements au sein de l’étude avait été soumise pour approbation au Recteur de l’Académie ainsi qu’aux chefs d’établissement des lycées concernés. Onze lycées répartis au sein de sept villes avaient finalement été inclus et approuvés par la lettre du Recteur du 19 mars 2019. L’étude avait également reçu un avis éthique favorable du comité d’éthique de l’Université d’Aix-Marseille (N° 2019-23-05-003).
Participants
14 La collecte des données a été réalisée de mars à mai 2019 dans les salles de classe sous la supervision d’un chercheur et d’un professeur d’éducation physique. Un formulaire de consentement parental avait été remis aux élèves. Ils disposaient de deux semaines pour le retourner.
15 Sur 1 257 adolescents, 1 149 (91,4 %) avaient retourné un formulaire de consentement parental. Les questionnaires avec plus de 50 % de valeurs manquantes, des réponses aberrantes ou incohérentes, avaient été exclus de l’échantillon.
16 La taille finale de l’échantillon était de 1 080 (85,9 %).
Mesures
Données démographiques
17 Les élèves devaient indiquer leur âge et leur sexe. Le statut professionnel du chef de famille a été utilisé pour estimer le statut socioéconomique (SES) (27, 28). Les adolescents devaient répondre à la question : « Quelle est la profession du chef de votre famille ? » en cochant la case correspondante (agriculteur ; commerçant, artisan, chef d’entreprise ; professions intellectuelles [ingénieur, médecin, etc.] ; professions intermédiaires [enseignant, infirmier, technicien, etc.] ; employé de bureau ; ouvrier ; retraité ; sans emploi ; autre). Le SES a été divisé en deux groupes selon le revenu annuel moyen de chaque profession (élevé et faible) (25,29). Le SES élevé comprenait les chefs de famille exerçant des professions intellectuelles et intermédiaires. Le SES faible comprenait les employés, les ouvriers, les retraités ou les personnes sans emploi.
18 L’âge moyen de l’échantillon était de 15,9 ± 1,3 ans. De multiples t-tests ont été réalisés pour vérifier l’existence de différences d’âge entre sexes, SES et sexe * SES. Aucune différence n’était observée [Informations supplémentaires, Tableau S1].
Critères de jugement (o)
19 Pratiquant sportif hebdomadaire régulier (SP). Les adolescents étaient invités à indiquer s’ils pratiquaient un sport en dehors des cours d’éducation physique à l’école (« En dehors des cours d’éducation physique à l’école, pratiquez-vous un sport ? »).
20 Les élèves ayant répondu « oui » devaient indiquer leur volume hebdomadaire habituel de pratique sportive (en club ou hors-club), le sport qu’ils préféraient pratiquer en dehors de l’école, et leur contexte de participation (club et/ou hors-club). Les élèves qui déclaraient pratiquer un sport au moins 1 heure par semaine étaient classés comme SP.
21 A abandonné la pratique sportive hebdomadaire régulière (DO). Les adolescents qui n’étaient pas SP étaient invités à indiquer s’ils avaient été sportifs réguliers par le passé (« Si vous ne pratiquez pas actuellement une activité sportive régulière, avez-vous déjà pratiqué un sport régulièrement [au moins une fois par semaine pendant un an] ? »). Les élèves ayant répondu « oui » devaient indiquer leur dernière pratique sportive régulière et son contexte de participation (club et/ou hors-club) préférés. Ils étaient alors classés comme DO.
22 N’a jamais été pratiquant sportif hebdomadaire régulier (NBSP). Les adolescents ayant répondu « non » aux questions sur le SP et le DO étaient classés comme NBSP.
Analyses
23 Tout d’abord, les proportions de SP, DO et NBSP ont été calculées avec un intervalle de confiance à 95 % (IC 95 %) en utilisant l’intervalle de score de Wilson, globalement et par sexe, SES et sexe * SES. Les taux hypothétiques de participation sportive sans DO ont été calculés en additionnant SP et DO. Les comparaisons deux par deux étaient considérées comme significativement différentes au seuil 0,05 lorsque leurs IC 95 % ne se chevauchaient pas.
24 Ensuite, les différences de proportions entre deux sous-populations i et j pour chaque résultat SP, DO et NBSP ont été calculées entre sexes, SES et sexe * SES avec l’erreur type des différences (SED). Chaque proportion était désignée Po,n où o représentait le critère de jugement étudié et n la sous-population étudiée. Pour un critère de jugement spécifique o, les différences de proportions entre deux sous-populations i et j étaient calculées par la formule Po,i - Po,j (Po,i,j).
25 SEDo,i,j était calculé par la formule \(\sqrt{{{\text{P}}_{o,i}}*\frac{\text{1}-{{\text{P}}_{o,i}}}{\text{n}i}+{{\text{P}}_{o,j}}*\frac{1-{{\text{P}}_{o,j}}}{\text{n}j}}\), où ni et nj représentent la taille de l’échantillon de chaque sous- population i et j.
Résultats
26 Le Tableau I montre le lien entre caractéristiques sociodémographiques des adolescents et pratique sportive.
Ensemble
27 Sur les 1080 adolescents, 66,4 % (IC 95 % = 63,5 %-69,1 %) étaient SP, 28,9 % (IC 95 % = 26,3 %-31,7 %) étaient DO et 4,7 % (IC 95 % = 3,6 %-6,2 %) étaient NBSP. Le taux hypothétique de participation sportive était de 95,3 % (IC 95 % = 93,8 %-96,4 %).
28 La figure 1 montre les taux de SP, DO, NBSP et leurs IC 95 % par sexe et SES.
Différences de proportions
29 Le Tableau II montre les différences de proportions de SP, DO et NBSP par sexe et SES.
30 Les filles étaient 19,3 % ±2,8 % de moins SP que les garçons (56,9 % contre 76,2 %). Cette différence était due à des taux de DO et de NBSP statistiquement significativement plus élevés par rapport aux garçons (respectivement, 35,1 % contre 22,5 % ; +12,6 % ±2,7 % ; et 8,0 % contre 1,3 % ; +6,7 % ±1,3 %). La différence de taux de DO était statistiquement significativement plus élevée que la différence de taux de NBSP.
Caractéristiques sociodémographiques, pratique sportive et abandon
Variables | n | % |
NBSPa (%, (95 % CI)) |
DOb (%, (95 % CI)) |
SPc (%, (95 % CI)) | Taux de SP hypothétiques (%, (95 % CI)) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Sexe | |||||||
Garçons | 533 | 49.4 % | 1.3 % (0.6 %-2.7 %) | 22.5 % (19.2 %-26.2 %) | 76.2 % (72.4 %-79.6 %) | 98.7 % (97.3 %-99.4 %) | |
Filles | 547 | 50.6 % | 8.0 % (6.0 %-10.6 %) | 35.1 % (31.2 %-39.2 %) | 56.9 % (52.7 %-60.9 %) | 92.0 % (89.4 %-94.0 %) | |
SES | |||||||
SES élevé | 522 | 48.3 % | 2.3 % (1.3 %-4.0 %) | 20.1 % (16.9 %-23.8 %) | 77.6 % (73.8 %-81.0 %) | 97.7 % (96.0 %-98.7 %) | |
SES faible | 508 | 47.0 % | 6.3 % (4.5 %-8.8 %) | 37.8 % (33.7 %-42.1 %) | 55.9 % (51.6 %-60.2 %) | 93.7 % (91.2 %-95.5 %) | |
SES manquant | 50 | 4.6 % | 14.0 % (7.0 %-26.2 %) | 30.0 % (19.1 %-43.8 %) | 56.0 % (42.3 %-68.8 %) | 86.0 % (73.8 %-93.0 %) | |
Sexe * SES | |||||||
Filles avec un faible SES | 263 | 24.4 % | 10.6 % (7.5 %-15.0 %) | 44.9 % (39.0 %-50.9 %) | 44.5 % (38.6 %-50.5 %) | 89.4 % (85.0 %-92.5 %) | |
Filles avec un haut SES | 260 | 24.1 % | 4.2 % (2.4 %-7.4 %) | 24.2 % (19.4 %-29.8 %) | 71.5 % (65.8 %-76.7 %) | 95.8 % (92.6 %-97.6 %) | |
Garçons avec un faible SES | 245 | 22.7 % | 1.6 % (0.6 %-4.1 %) | 30.2 % (24.8 %-36.2 %) | 68.2 % (62.1 %-73.7 %) | 98.4 % (95.9 %-99.4 %) | |
Garçons avec un haut SES | 262 | 24.3 % | 0.4 % (0.1 %-2.1 %) | 16.0 % (12.1 %-21.0 %) | 83.6 % (78.6 %-87.6 %) | 99.6 % (97.9 %-99.9 %) | |
Ensemble | 1080 | 100.0 % | 4.7 % (3.6 %-6.2 %) | 28.9 % (26.3 %-31.7 %) | 66.4 % (63.5 %-69.1 %) | 95.3 % (93.8 %-96.4 %) |
Caractéristiques sociodémographiques, pratique sportive et abandon
a N’a jamais été pratiquant sportif hebdomadaire régulier ; b A abandonné la pratique sportive hebdomadaire régulière ; c Pratiquant sportif hebdomadaire régulier ; d SP+DO ; SES : Statut socio-économique.Proportions d’adolescents SP, DO et par sexe et SES
Proportions d’adolescents SP, DO et par sexe et SES
Différence entre les proportions avec les erreurs types des différences
Variables | NBSPa ±SED | DOb ±SED | SPc ±SED | |
---|---|---|---|---|
Sexe | ||||
Filles – Garçons | -6.7 % ±1.3 % | -12.6 % ±2.7 % | -19.3 % ±2.8 % | |
SES | ||||
Faible – Élevé | -4.0 % ±1.3 % | -17.7 % ±2.8 % | -21.7 % ±2.9 % | |
Garçons | ||||
SES faible – SES élevé | -1.3 % ±0.9 % | -14.2 % ±3.7 % | -15.4 % ±3.8 % | |
Filles | ||||
SES faible – SES élevé | -6.4 % ±2.3 % | -20.6 % ±4.1 % | -27.1 % ±4.1 % | |
SES élevé | ||||
Filles – Garçons | -3.8 % ±1.3 % | -8.2 % ±3.5 % | -12.0 % ±3.6 % | |
SES faible | ||||
Filles – Garçons | -9.0 % ±2.1 % | -14.7 % ±4.2 % | -23.7 % ±4.3 % |
Différence entre les proportions avec les erreurs types des différences
Note. a N’a jamais été pratiquant sportif hebdomadaire régulier ; b A abandonné une pratique sportive hebdomadaire régulière ; c Pratiquant sportif hebdomadaire régulier ; SED : Erreur standard des différences ; SES: Statut socio-économique.31 En ce qui concerne le SES, les résultats montraient que les adolescents de faible SES étaient 21,7 % ±2,9 % de moins SP que les adolescents de haut SES (55,9 % contre 77,6 %). Cette différence était due à des taux de DO et de NBSP statistiquement significativement plus élevés (respectivement, 37,8 % contre 20,1 % ; +17,7 % ±2,8 % ; et 6,3 % contre 2,3 % ; +4,0 % ±1,3 %) par rapport aux adolescents de haut SES. La différence de taux de DO était statistiquement significativement plus élevée que la différence de taux de NBSP.
32 Les résultats de l’analyse stratifiée par sexe montraient des conclusions similaires. Entre les filles de haut SES et de faible SES, de fortes différences étaient observées dans les taux de participation sportive actuels (71,5 % contre 44,5 % ; +27,1% ±4,1 %), expliquées davantage par l’ampleur des différences dans les taux d’abandon sportif. Similairement pour les garçons, 68,2 % de ceux ayant un faible SES étaient des sportifs réguliers comparativement à 83,6% de ceux ayant un haut SES (+15,4 % ±3,8 %). Cela était le reflet de taux d’abandon significativement plus élevés chez les garçons de faible SES par rapport aux garçons de haut SES (30,2 % contre 16,0 %).
Discussion
33 Plusieurs études internationales ont mesuré l’adoption et l’abandon du sport chez les jeunes, de l’enfance à l’adolescence (13-18). Globalement, les résultats ont encouragé le développement de politiques de rétention sportive pour réduire le risque d’abandon du sport et augmenter les niveaux globaux d’activité physique (23, 24). Cependant, les différentes études conduites sur la question montraient que les trajectoires de participation sportive variaient à la fois entre et au sein des pays, soulignant la nécessité de mener des études spécifiques par pays pour mesurer l’adoption et l’abandon du sport. L’objectif principal de cette étude était de fournir, pour la première fois, des statistiques sur l’adoption et l’abandon du sport (en club et hors-club) parmi un échantillon représentatif d’adolescents français au niveau régional.
34 Les résultats ont montré que sans abandon, plus de 95 % des adolescents seraient encore engagés dans une pratique sportive. De plus, les inégalités sociales de participation en fonction du sexe et du statut socio-économique (SES) étaient principalement le résultat d’un processus d’abandon qui s’exerçait à des degrés divers. Ainsi, il n’y avait presque pas d’inégalités de recrutement sportif entre garçons et filles (« NBSP », moins de 8 %), alors qu’à la date de l’étude, l’écart de participation sportive entre garçons et filles (SP) était de près de 20 %. De même, il n’y avait presque pas d’inégalités de NBSP (4 %) en fonction du SES, alors que celle-ci atteignait 19 % pour la pratique à la date de l’étude (SP).
35 Cet important processus d’abandon de la pratique sportive, socialement déterminé, entre l’enfance et l’adolescence est consistant avec des études menées en Australie, en Angleterre, en Finlande et en Norvège. Ces résultats incitent à considérer le développement d’initiatives de « rétention » dans la pratique sportive pour atteindre des objectifs de maintien des niveaux d’AP pour la santé de l’enfance à l’adolescence. En France, une politique de rétention sportive pourrait être développée au sein des principales institutions soutenues par l’État en charge du développement du sport et de l’activité physique : le système éducatif et les fédérations sportives (30-32). Malgré leurs objectifs de promotion et d’initiation au plaisir du sport (33, 34), il est surprenant de constater qu’aucune de leurs orientations stratégiques publiques ne mentionne d’objectifs pour lutter contre le processus d’abandon (35-37).
36 Nous faisons l’hypothèse que ce manque pourrait avoir été la conséquence d’un manque de données concernant le phénomène d’adoption et d’abandon du sport au cours du temps parmi les populations scolaires françaises, rendant difficile le développement d’une politique publique de promotion de l’AP et du sport fondée sur des données (13-15). La présente étude pourrait ouvrir la voie à de nouvelles réflexions pour la promotion de l’AP pour la santé chez les jeunes incluant la dimension de l’abandon. Ces réflexions pourraient bénéficier du vaste corpus de travaux conduits sur la promotion de la santé dans les clubs sportifs (38).
37 De plus, les analyses stratifiées par sexe et SES ont également révélé des conclusions intéressantes. Les inégalités de sexe et de SES dans la participation sportive actuelle des adolescents étaient principalement dues à l’ampleur de l’abandon au fil du temps. En d’autres termes, si les taux d’abandon étaient minimisés ou éliminés, les niveaux de participation seraient similaires entre garçons et filles, et entre adolescents issus de différents milieux sociaux. Ces résultats concordaient avec de précédentes études françaises, qui mettaient en évidence les fortes disparités sociales dans les niveaux d’AP des adolescents (28, 31, 32). Notre étude montre que la problématique de l’inactivité physique, et de ses déterminants sociaux, à l’adolescence, pourrait être efficacement abordée par des interventions ciblées pour réduire les taux d’abandon sportif préférentiellement à destination des filles et des adolescents issus des milieux les plus modestes.
38 Ce type d’interventions en santé publique pourraient s’inscrire au sein du modèle socio-écologique, qui montre que les comportements individuels sont le fruit d’interactions complexes entre facteurs présents à différentes échelles (relations interpersonnelles, contextes institutionnels, caractéristiques environnementales et politiques publiques au sens large) (39). La littérature récente sur les interventions en santé publique recommande d’adopter une approche complexe pour tenir compte de ces différents niveaux d’influence afin de favoriser l’adoption de comportements sains (40).
39 De nombreux facteurs pourraient être pris en compte pour le développement d’une politique de rétention sportive (41, 42). Par exemple, à l’échelle environnementale, la densité des installations sportives au sein des lieux de vies est liée à la participation sportive, cet effet étant plus prononcé parmi les populations défavorisées (43, 44). Les installations sportives pourraient par ailleurs être spécifiquement construites selon les préférences des jeunes pour soutenir leur engagement. Parmi les jeunes français, des études antérieures ont par exemple montré que les préférences sportives variaient en fonction du sexe ou du SES (27). Cette connaissance pourrait être utile au développement des futures installations sportives au sein et en dehors des écoles. À l’échelle interpersonnelle, la perception négative du climat de compétition a été mise en avant comme responsable d’une proportion importante d’abandon des filles (45, 46). Dans le même sens, une précédente étude française a montré que les expériences de compétition étaient moins appréciées par les filles que par les garçons (47). Ces études soutiennent la nécessité de développer une offre sportive proposant une diversité d’expériences à côté de celle de la compétition pour maintenir l’engagement des jeunes dans le temps.
40 Le manque de plaisir dans la pratique a également été constamment identifié comme la principale raison de l’abandon sportif. Selon la théorie de l’autodétermination, ce manque de plaisir peut être lié à de faibles sentiments de compétence, d’autonomie ou d’appartenance au groupe (48). En plus du rôle majeur des éducateurs sportifs et des enseignants en éducation physique et sportive pour veiller à l’amélioration des sentiments de compétence, d’autonomie et d’appartenance des jeunes, nous proposons qu’une des perspectives en termes de politiques publiques pourrait être de développer un parcours d’orientation sportif. Ce parcours pourrait prendre la forme de passerelles entre différentes fédérations sportives visant à faciliter la transition des jeunes d’un sport à un autre. À notre connaissance, ce modèle n’a jamais été testé et serait une perspective pertinente pour maintenir l’engagement des jeunes dans le temps. À ce titre, une telle proposition serait intéressante à évaluer dans le cadre de recherches futures.
41 D’autres facteurs d’abandon ont été mis en évidence dans la littérature internationale. Ils incluent, pour les filles, le sentiment d’insécurité perçu au sein ou autour de l’environnement sportif, ainsi que sa distance de la maison (49). Parmi les adolescents de faible SES, l’accès aux installations sportives et le coût de la pratique ont été également mis en évidence comme d’importantes raisons d’abandons (50). En revanche, pour les adolescents plus favorisés socialement, l’abandon semblerait être davantage le résultat d’un choix délibéré. Ils indiquent donner priorité à leur travail scolaire ou à d’autres activités culturelles telles que la musique au détriment du sport (50, 51). Cet arbitrage est souvent imposé par la nécessité de concilier emploi du temps scolaire et extra-scolaire. Prenant en considération l’ensemble de ces facteurs de l’engagement, nous estimons que le système éducatif aurait un rôle clé à jouer en adaptant les emplois du temps pour faciliter la participation quotidienne ou hebdomadaire des jeunes à des activités sportives. Concernant l’éducation physique et sportive, obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, celle-ci pourrait constituer un levier important pour contrer le phénomène d’abandon sportif qui se déroule hors de l’école. Cela pourrait être réalisé, par exemple, en développant des contenus éducatifs fondés sur la connaissance des activités sportives et ayant pour finalité de soutenir la motivation des jeunes à s’engager dans une pratique sportive en dehors de l’école. Ou encore, en les initiant à différentes activités sportives par rapport à celles qu’ils pratiquent en dehors de l’école, pour leur fournir les compétences nécessaires au passage d’une activité sportive à une autre.
42 Quoiqu’il en soit, le contexte français souffre d’un manque significatif d’études sur les facteurs de l’engagement et de l’abandon sportif. Par conséquent, il est difficile de généraliser les résultats obtenus au sein d’autres pays au contexte français. Nous encourageons les futures recherches françaises à explorer les facteurs de l’engagement et de l’abandon sportif (et de l’activité physique) chez les jeunes pour aider au développement de futures politiques publiques du sport et de l’AP fondées sur des données.
Limites de cette étude
43 La principale limite de cette étude était liée à son design rétrospectif.
44 Premièrement, il était impossible d’établir une trajectoire temporelle précise de la pratique sportive des adolescents. Par exemple, bien que des informations aient été disponibles concernant le passé sportif des adolescents (oui/non), le protocole n’incluait pas d’information concernant l’âge auquel les adolescents avaient commencé leur première activité sportive ou encore les différentes activités qu’ils auraient pu avoir pratiquées au cours du temps. Ce type d’informations serait utile pour identifier des variations selon l’âge de recrutement et dans les trajectoires d’engagement pour adapter les politiques de promotion du sport en conséquence.
45 Deuxièmement, il est possible que les déclarations des adolescents concernant leur activité sportive régulière passée aient contenu un certain nombre d’erreurs. Par exemple, certains adolescents ont pu avoir déclaré être d’ancien pratiquant sportif régulier alors que ce n’était pas le cas, ou vice-versa. Ce biais doit cependant être relativisé puisqu’une étude de Butcher et al. (2002) montrait qu’une forte corrélation (r = 0,84) existait entre les déclarations des adolescents et celles de leurs parents concernant leurs pratiques sportives passées (52). Dans cette dernière étude, les adolescents étaient invités à répondre de manière détaillée concernant toutes les activités sportives qu’ils avaient pratiquées par le passé. Dans notre étude, les adolescents étaient seulement invités à indiquer s’ils avaient été pratiquants sportifs réguliers par le passé, sans avoir à détailler l’ensemble des activités qu’ils avaient pratiquées. Cette simplicité accrue dans le questionnement réduit d’autant plus la probabilité d’avoir eu des déclarations erronées. Dans une prochaine étude, il serait néanmoins intéressant de questionner également les parents sur le passé sportif de leur(s) enfant(s). Cela permettrait de déterminer avec plus de finesse la fiabilité des réponses.
Conclusion
46 Cette étude a montré que la majorité des adolescents français ont actuellement ou ont eu par le passé une pratique sportive hebdomadaire régulière. En l’absence d’abandon, 90 % d’entre eux seraient encore engagés dans une activité sportive régulière. Les résultats montrent que les différences sociales de participation sportive à l’adolescence, entre garçons et filles, et en fonction du statut socio-économique, sont principalement le résultat d’un processus d’abandon qui s’exerce de manière plus prononcée chez les filles et les adolescents d’origine sociale modeste. Ces résultats encouragent au développement d’une politique de rétention sportive à destination de la jeunesse.
Annexes
Comparaison deux à deux de l’âge
Variables | Moyenne, Écart-type | p-value du t-test | ||
---|---|---|---|---|
Sexe | ||||
Garçons | 15.9 | 1.3 | 0.545 | |
Filles | 15.9 | 1.3 | ||
SES | ||||
SES élevé | 15.8 | 1.3 | 0.092 | |
SES faible | 16.0 | 1.3 | ||
SES manquant | ||||
Sex * SES | ||||
Filles avec un SES faible | 15.9 | 1.3 | 0.421 | |
Filles avec un SES élevé | 15.8 | 1.3 | ||
Garçons avec un SES faible | 16.0 | 1.4 | 0.113 | |
Garçons avec un SES élevé | 15.8 | 1.3 | ||
Ensemble | 15.9 | 1.3 | - |
Comparaison deux à deux de l’âge
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Mots-clés éditeurs : Inégalités sociales de santé, Promotion de la santé, Politiques de santé, Prévention primaire, Activité physique, Inégalités sociales de santé, Promotion de la santé, Politiques de santé, Prévention primaire, Activité physique, Inégalités sociales de santé, Promotion de la santé, Politiques de santé, Prévention primaire, Activité physique
Mise en ligne 12/11/2024
https://doi.org/10.3917/spub.245.0049