Le concept d’« addiction » à internet est apparu suite aux premières observations cliniques de patients caractérisés par une utilisation incontrôlée et problématique d’internet [53]. Ces quinze dernières années, le nombre de publications scientifiques dédiées au construit d’addiction à internet a augmenté de manière substantielle. Elle est généralement considérée comme un mode d’utilisation inadapté d’internet se traduisant par un impact fonctionnel et des conséquences négatives. Fréquemment considéré comme une addiction comportementale, ce trouble est fréquemment associé aux symptômes suivants : saillance (préoccupations ou obsessions liées à l’utilisation d’internet), tolérance (besoin accru d’engagement dans des activités en ligne pour obtenir le niveau désiré de stimulation ou d’excitation), manque (irritation, sautes d’humeur lors de la privation de l’accès à internet), perte de contrôle sur l’utilisation d’internet, modification de l’humeur (utilisation d’internet pour réguler des émotions négatives), et conflits avec différentes sphères de la vie quotidienne (sociale, professionnelle) [28].
La validité du construit d’addiction à internet et son caractère unitaire ont depuis été remis en question par de nombreux auteurs [9, 43, 46]. En effet, l’usage dysfonctionnel d’internet peut être lié à un grand nombre d’activités distinctes parmi lesquelles il est possible de citer l’engagement dans les jeux vidéo, le « cybersexe », l’utilisation des réseaux sociaux, ou encore les jeux d’argent …